Il existe 2 moyens, pour retourner dans le passé du cinéma, ou cinéma du passé, comme vous l'entendrez ; non le fantasme de la machine, n'en fait pas partie.
Le premier ou le plus complexe des moyens, est de s'instruire, de comprendre le contexte, les moindres mentalités des spectateurs. Comprendre pourquoi, "un obus sur la lune" est une révolution et une nouvelle façon de rêver, nécessite des connaissances sur l'avant guerre, sur les avancées industrielles du 19 ème et sur le début du cinéma.
Le deuxième, plus simple, est celui, pour lequel j'ai opté, sans réellement le savoir. Il s'agit de voir une quantité catastrophique d'oeuvre du même genre, et de préférence, dans un ordre chronologique. On se retrouve donc littéralement spectateur des années 90, avec sa culture et presque son innocence...
Voir Scream, comme un simple Slasher parmi tant d'autre, relève alors d'un manque flagrant de compréhension, comme si tout ses réfractaires, n'avait juste, pas eu l'occasion d'user des moyens cité plus haut. Sceptique, pseudo critique et néophyte, je vais donc vous expliquer.
Nous sommes en 1996, les slashers, tueurs masqués, aux armes tranchantes sont bien connus du grand public. De Jason à leatherface, tout le monde connait ses classiques et donc les codes de ce genre qui se meurt à petits (coup de couteaux) feux.
C'est ça, qui nous perdra dans Scream, cette culture, ce dédains que l'on peut avoir pour le personnage qui ne se retourne pas, pour celui qui ne court pas assez vite, pour celui qui ouvre la mauvaise porte. Quand on regarde un film d'horreur, notre connaissance du sujet, nous amènera forcément à dire ou à penser un jour : "moi je m'en serais sorti".
ET si, le tueur en question, avait nos connaissances ? et si ces codes, il les trouvait tout autant ridicule, ou du moins, et si il les rendait impraticable ?
Scream commence par une scène, avec Casey, jeune étudiante, blonde de surcroit, parfaite victime du genre que vous prétendez connaitre. Elle s'apprête à regarder un film, douce mise en abime, qui permet déjà au spectateur déjà, de s'introduire dans le personnage. Celle ci décroche, un appel qui semblerait bien être un faux numéro. Mais l'homme au bout du fil, se voit aussi insistant qu'intrigant. De la, démarre une conversation sur les films d'horreurs de l'époque, jusqu'à cette fameuse phrase : "pour savoir qui je regarde".
Casey comprend, nous aussi, que cette homme à la culture débordante, est en réalité le tueur, et que celui ci, nous observe.
Vient donc le test, qui fera tout basculer, le test qui m'a pris au dépourvu, celui qui massacrera les règles du genre, ou du moins qui entamera sa lente agonie de 1 heure 40.
Qui, est le tueur dans vendredi 13 ? Jason ! Facile, non ? ET bien, NON. Le tueur de vendredi 13, premier du nom, est Mme. Voorhees, mère de Jason, qui lui, n'apparaîtra qu'a partir du second opus.
Voila, le piège se referme, vous et moi qui nous croyions plus instruit qu'un autre de ces tueurs malsains et stupides, nous sommes fait berné. Il les a vu ces films, et les connait mieux que nous.
La police, elle arrivera trop tard, le petit ami protecteur est déjà éventré, prendre une arme est inutile et courir ne mène nul part. Voila, ce qui fait de scream, pour ne citer que ça, un crie au génie, un cri de plaisir très certainement, de la part de Wes Craven.
Grâce à lui, nos tueurs sont malins, compétent, parfois faillible d'un point de vu émotionnel et logistique et le masque ne sert plus à cacher un difformité mais son identité.
Je vous laisse découvrir, si vous y porte l'oeil, le reste du film et tous les codes qu'il brisera au fur et a mesure. Vous en rirez, sursauterez et ne trouverez certainement pas l'identité du tueur, car s'en est finit des films vides et las, voici un film aux entrailles fourmillant de bonne idées.
Enfin bon ça passe parfaitement le temps.