En une scène, l'intro, tous les ingrédients de ce film culte sont présentés :
- vraiment glaçante à la première vision : il y a bien là un scène d'horreur pure, un jeu du chat et de la souris et d'emblée un ingrédient qui globalement fera le succès du film : les victimes ne seront pas que du body count, sacrifiées sur l'autel du tueur star, on s'attachera aux persos du film : plutôt que les spectateurs faisant le compte des victimes, les victimes comptent pour le spectateur (notamment en raison d'un choix d'acteurs assez convainquants et de persos présentant une vrai personnalité esquissée par de bons dialogues). Le film s'inscrit en outre dans un contexte moderne assez réaliste (le tueur n'a rien du boogeyman traditionnel, si son costume l'iconifie (quelle réussite) son "humanité" est néanmoins ultra présente - c'est le tueur le plus bavard de l'histoire, il s'en prend plein la gueule lui aussi et le gsm est une partie intégrante de son kit du petit tueur).
- un scenario qui connait son sujet, s'adresse à un spectateur connaisseur et s'engage dans un jeu de référence intelligent, une sorte de partie multijoueur auquel le spectateur participe pleinement, facilitant l'immersion du spectateur dans le film (et le développement de son empathie à l'égard des persos du film). Quel est le film d'horreur préféré du spectateur ? connait-il les réponses aux questions posées par le tueur ? Quelle serait la meilleure stratégie que devrait adopter Casey pour s'en sortir ? A-t-il relevé les petits clins d'oeil moins évidents, tels les répliques issues d'Halloween ?
- la levée du masque : scream sera bien un whodunit. Avant de mourir, Casey enlève le masque du tueur laissant le spectateur frustré de la révélation de son identité. Une question et un suspens sont posés.
Tous les ingrédients du succès de scream sont contenus dans cette première séquence qui fait partie de l'histoire du cinema. Avec le recul, il n'est pas excessif de dire que scream a redonné vie à un pan entier du cinéma de série b qui dépérissait jusque là.