Bon, ça doit bien faire la dixième fois que je le vois ce film. De ce fait, le connaissant presque par cœur, il est évident que l'effet de surprise de certaines scènes s'est quelque peu atténué. Mais ça n'est pas grave du tout, le film reste toujours aussi fun et aussi drôle à regarder, s'amusant de ses personnages, de son histoire avec ce qu'il faut d'ironie, la mise en scène de Craven dynamisant le scénario de Kevin Williamson, truffé d'astuces, de dialogues tour à tour idiots, absurdes mais qui transpirent une cinéphilie d'une grande sincérité, de références, de clins d’œil et d'une grande malice narrative, soit autant d'éléments qui redonnent un nouveau souffle à un genre en perte de vitesse, le tout guidé par l'aura d'un humour (auto)référentiel particulièrement piquant. A ce titre, la fameuse scène d'ouverture est une référence en terme d'écriture et de mise en scène, les deux jouant sur les stéréotypes les plus basiques du genre, stéréotypes qui ne cesseront d'être raillés et déconstruits tout au long de l’œuvre avec un sens de l'analyse filmique ponctuée par de savoureux pics de terreur et d'humour, les deux s'entremêlant avec un brio rarement égalé.