Qu'on l'aime ou non, Scream a relancé le genre du slasher, prolifique à la fin des années 70, début des années 80, et a surtout permis à Wes Craven de se remettre en selle après une série d'échecs. J'ai eu l'occasion de revoir le film, la précédente vision datant d'il y a pas mal d'années, et je trouve que, en connaissant déjà l'intrigue, ça tient encore la route, même si au bout du compte, sa notoriété l'a un peu abimé. Dans le sens où Scream a été pillé, régurgité, parodié, cité, pris en exemple dans des tueries, il a marqué son temps.
D'une part, dans le côté méta, où plein de films d'horreurs sont cités, soit par les noms de familles des protagonistes, aussi bien Jason que Freddy, en passant bien sûr par Michael Myers, mais Scream est clairement dans la conscience d'être autre chose. De plus, sa mise en scène, avec beaucoup de grues, où là aussi les codes du genres sont clairement cités par le personnage joué par Jamie Kennedy, qui est un geek du film d'horreur, à savoir qu'on ne doit pas coucher, ni prendre de la drogue, ni dire qu'on revient, car ce n'est jamais le cas.
D'autre part, parce que c'est un film dont l'impact est sans doute amoindri par les multiples parodies dont il a fait l'objet. En disant cela, je pense en particulier à Scary Movie, qui reprend de manière très fidèle ce qu'a fait Wes Craven, et en revoyant le film, je faisais sans arrêt des comparatifs entre l'original et la copie, si j'ose dire. Mais en tant que tel, Scream tient encore le coup, avec son casting d'une grande fraicheur, et la puissance de sa scène d'introduction, hors contexte par rapport à l'histoire, mais qui marque toujours autant. Dans un autre détail, je ne me souvenais plus que la voix du tueur au téléphone est celle d'un acteur qu'on ne verra jamais, Roger L.Jackson, de sorte à brouiller les pistes.
Le côté surprenant fait que Scream a été un carton absolu à sa sortie, et a lancé là aussi les tristement célèbres boites de production Miramax et Dimension, qui inonderont le genre durant dix bonnes années. Mais je suis content de voir que le film tient encore le coup.