Un film (pas du tout, du tout, du tout) rigolo.

On suit la vie de délinquants dans un centre de détentions pour mineurs, à partir de l'arrivée de Calvin, joué par Ray Winstone, et, de la relation entre le personnel administratif et les détenus, jusqu'aux détenus eux-mêmes, tout y est pourri.
Ce film a été un choc lors de sa sortie en Angleterre à la fin des années 1970, déjà parce qu'il s'agit en fait d'un téléfilm d'Alan Clarke, dont la violence émut tellement la BBC qu'il fut interdit de diffusion jusqu'en 1991, soit un an après la mort du réalisateur. Qu'à cela ne tienne, Clarke va en tirer un remake en 1979, avec les mêmes acteurs ou presque, et qui pulvérise les limites de la bienséance, dans un huis-clos oppressant, très bien filmé, mais dont il vaut mieux avoir le cœur bien accroché.


D'une certaine austérité, peu de mouvements de caméra et aucune musique en-dehors de celles entendues dans les radios, c'est extrêmement violent, avec du sang coulant à flots, et qui s'attache en particulier à suivre la progression entre guillemets de Calvin, qui est au départ un souffre-douleur mais qui, par la force de ses poings, va devenir le caïd du quartier. Il y a aussi le personnel administratif qui est d'une grande violence, un des surveillants étant même un pur sadique ; la seule personne un peu gentille étant la psychologue. Il y a d'ailleurs une scène assez puissante avec le prof de sport qui leur proposer de jouer un jeu de balle, à condition qu'ils ne se battent pas... et c'est la première chose qu'ils font !
Cette violence va parfois aller très loin, avec des morts, et même un jeune homme qui ira jusqu'au bout après un viol collectif.


Quelque part, je retrouve cette même part de violence, où l'espoir ne semble pas exister, que dans la série Oz, sauf que là, ils ne sont pas condamnés à perpétuité, mais ont parfois déjà de lourdes malgré qu'ils soient encore mineurs. D'ailleurs, pour la plupart, on ne sait pas pourquoi ils sont en détention.
Scum reste encore un film très impressionnant, sans concessions sur le système carcéral pour ces jeunes, et qui laisse dans un grand état de solitude, à l'image de ces jeunes tous enfermés dans leurs cellules et astreints à une discipline militaire.

Boubakar
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le 10 mai 2020

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