En pleine tempête
Passé l’excitation de retrouver Bong Joon-ho et Shim Sung-bo à la co-écriture d’un même film, plus de dix ans après Memories of Murder, difficile de contenir son impatience : et pourtant, c’est...
Par
le 1 avr. 2015
38 j'aime
Sea fog pourrait avoir la forme d'un "8", sorte d'ovale plié [tordu] en son centre, comme se mordant la queue à l'infini, supplice asiatique mutant, coup raté.
Le récit, très linéaire, démarre après un générique faisant office de prologue. En quelques minutes très efficaces, le quotidien d'un vieux navire de pêche nous est conté, le rythme de travail, les conditions de vie à bord, le retour au port. Puis on nous précise que l'action se déroule en 1998, en plein cœur de la crise asiatique. Dont acte.
Puis les clandestins arrivent. C'est alors que tout bascule. Aux situations attendues [la chute dans l'eau étant la plus lourdement amenée] succède une mécanique du pire qui détruit toute la cohérence dramatique jusqu'alors construite.
Passé le nœud du "8", le film devient l'otage d'une violence outrancière et gratuite, antiproductive. C'est alors le scénario qui court après elle pour tenter de la légitimer, et cela en dépit de tout le reste. La situation n'est plus que prétexte, les personnages devenant fantômes d'eux mêmes, l'histoire d'amour perdant tout romantisme au moment même où elle gagne en puissance.
Si la mise en scène nous offre quelques passages de pur lyrisme, si les comédiens se montrent plutôt convaincants, on regrettera un ratage narratif sans appel, d'autant plus regrettable qu'il est le fruit de la collaboration de Sung Bo Shim et Bong Joon-ho.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2015 • Film par film
Créée
le 6 avr. 2015
Critique lue 702 fois
5 j'aime
D'autres avis sur Sea Fog : Les Clandestins
Passé l’excitation de retrouver Bong Joon-ho et Shim Sung-bo à la co-écriture d’un même film, plus de dix ans après Memories of Murder, difficile de contenir son impatience : et pourtant, c’est...
Par
le 1 avr. 2015
38 j'aime
Depuis ces vingt dernières années des réalisateurs tels que Park Chan-Wook, Kim Jee-Woon, Na Hong-Jin, Hong Sang-Soo, Lee Chang-Dong, Kim Ki-Duk, Im Sang-Soo ou Bong Joon-Ho pour ne citer qu’eux ont...
le 10 nov. 2014
23 j'aime
1
Scénariste du grandiose Memories of Murder, Shim Sung-Bo passe le cap de la mise en scène avec Sea Fog, sous le parrainage du cinéaste Bong Joon-Ho, également co-scénariste de ce premier essai très...
Par
le 21 mars 2016
20 j'aime
Du même critique
La première partie est une chorégraphie muette, un ballet de croisements et de trajectoires, d'attentes, de placements. C'est brillant, habilement construit, presque abstrait. Puis les personnages se...
Par
le 7 sept. 2016
51 j'aime
7
On mesure la richesse d'un film à sa manière de vivre en nous et d'y créer des résonances. D'apparence limpide, évident et simple comme la nature qui l'abrite, L'inconnu du lac se révèle beaucoup...
Par
le 5 juin 2013
51 j'aime
16
Le malaise est là dès les premières séquences. Et ce n'est pas parce que tous les personnages sont des connards. Ça, on le savait à l'avance. Des films sur des connards, on en a vus, des moyens, des...
Par
le 14 avr. 2014
41 j'aime
21