Derrière le brouillard

Sung Bo Shim (le producteur et co-scénariste du film n'est autre que Bong Joon Ho, réalisateur des très acclamés Memories of Murder, The Host et plus récemment Snowpiercer) nous livre un film aux accents noirs et sales comme l'est le bateau du capitaine Kang qui tombe en ruines. Sea Fog alterne les genres. À ma grande surprise, il y a bon nombre de moments drôles. Romance, fantastique et film noir, le réalisateur a tout mis dans ses filets.

Le bien et le mal coexistent dans chaque personnage du film et se
manifestent différemment selon les situations. Je voulais étudier la
manière dont les humains réagissent et révèlent leur véritable nature
dans des circonstances imprévisibles, a déclaré Sung Bo Shim.

On perçoit des lueurs d'espoir dans ce chaos brumeux. Il s'agit de choisir un camp, une voix et de définir qui l'on est face à l'adversité et à l'impensable. Le suspens est bien géré dans ce presque huis clôt, puisque que les 3/4 du film se déroulent dans l'espace confiné du bateau. Le réalisateur arrive avec habileté à alterner tension et émotion. Ce brouillard qui se fait oppresseur est déclencheur de pulsions violentes et primaires. Sea Fog est un film bien réalisé, avec des enjeux clairs et bien posés. On suit le déroulement de l'histoire avec intérêt. Les acteurs sont très bons et dans des registres différents. Les derniers plans peuvent être discutables ou en tout cas interroger, au regard de l'histoire qui vient de se dérouler. Mais, ils sont à l'image du film, déconcertants. Sea Fog constitue un récit aux accents fantastiques, hors des codes et en même temps terriblement ancré dans le monde actuel.