Frances, jeune New-Yorkaise, rêve de devenir chorégraphe. En attendant, elle s'amuse avec sa meilleure amie, danse un peu et s'égare beaucoup...
"Frances Ha" est un film noir et blanc haut en couleurs. Une sorte de chanson de Cyndi Lauper qui durerait 1h30 où "girls just want to have fun", and love, and jobs. Frances essaie de trouver sa place dans le monde et plus particulièrement à New-York. On suit sa progression géographique grâce aux cartons qui découpent le film en chapitres et qui indiquent l'adresse des lieux importants et des appartements qu'elle fréquente. Que l'on soit àParis, à Tokyo ou à New-York, les problèmes sont les mêmes et Frances emporte les siens dans ses valises.
Trentenaire qui galère, elle n'a en réalité que 27 ans, mais à l'air plus vieille, aux dires de ses colocataires, Frances est dans un entre deux. Elle a quitté le monde étudiant mais n'est pas pour autant totalement une adulte. Le duo Sophie/Frances a une place prépondérante dans le film. Leur amitié est traitée comme une histoire d'amour.
Si les évènements dans le film paraissent spontanés et prient sur le vif, en réalité tout était très écrit et le réalisateur, Noah Baumbach, n'hésitait pas à multiplier les prises afin d'obtenir ce qu'il souhaitait. Le scénario a d'ailleurs été écrit pendant un an, en correspondance être N. Baumbach et Greta Gerwig. Des éléments personnels de chacun d'eux se retrouvent d'ailleurs dans le script.
La bande son du film est rythmé et allie chansons pop de Bowie (Modern Love) et musiques de Georges Delerue, connu pour ses collaborations avec les cinéastes de la nouvelle vague, tel que François Truffaud. Certains passages font écho aux muets et burlesques. Je pense notamment à la séquence où Frances court dans les rues de New-York à la recherche d'un distributeur de billets afin de payer sa note de restaurant. La maladresse de Frances rajoute à l'aspect drôle et touchant du film.
L'esthétique Noir&Blanc lui confère un côté intemporel alors que le film dépeint un personnage très contemporain. Le réalisateur explique justement que c'était un effet voulu de produire ces différents sentiments chez le spectateur. Je me sens assez proche du personnage de Frances, pour différentes raisons et je pense qu'il y a un peu d'elle dans chacun de nous.
Ces moments où l'on est un peu paumé, sans trop savoir pourquoi ni quelle est la bonne direction à prendre. Alors, comme Frances, on espère, on tente, on se plante et on recommence, à ceci près que Frances a la grâce de l'arabesque en plus.