Le combat d'un homme contre « son » personnage. Tel pourrait être le dilemme légèrement psychanalytique rencontré par Sean Connery tout au long de sa carrière, James Bond ayant été à la fois sa plus grande chance et son pire « ennemi », une grande partie de sa carrière s'étant construite autour de ce mythe cinématographique.
Pertinent, souvent factuel, le documentaire a beau être un peu limité par son habituel « format Arte » inférieur à une heure, il parvient à saisir l'essence de ce que pouvait être Sean Connery pour le cinéphile et les spectateurs en général, évoquant longuement l'agent 007 et son caractère ouvertement machiste pour mieux se concentrer ensuite sur l' « héritage » de ce dernier dans la filmographie de l'écossais.
L'occasion de quelques entretiens intéressants, où la personnalité du comédien oscille constamment simplicité et complexité, laissant entrevoir une forte agitation intérieure doublée d'un ego très fort, sans pour autant être déplacé. L'occasion de revenir également sur quelques œuvres beaucoup moins connues, à tort, du comédien, « La Colline des hommes perdus » ou « The Offence » étant les plus évoquées ici.
Il aurait d'ailleurs été appréciable de passer un peu plus que quelques secondes sur « L'Homme qui voulut être roi » ou « La Rose et la Flèche » (le très bon « Traître sur commande » n'est même pas cité), considérer « La Grande attaque du train d'or » ou « Outland » comme de mauvais choix de carrière m'apparaissant très simpliste, voire erronée, malgré des extraits de films souvent bien choisis. Connaissant déjà assez bien la carrière de Sir Sean, écrire que j'ai appris beaucoup de choses serait mentir. Mais le charisme comme la carrière (quasi-)exemplaire de l'acteur emportent la mise, rendant ces 54 minutes plaisantes.