Au cœur de l'été, Seconde jeunesse ne risque pas de faire frémir le box-office, avec son histoire douce/amère dont les deux protagonistes principaux sont des septuagénaires. Gianni Di Gregorio, qui a réalisé son premier long-métrage à près de 60 ans, quitte cette fois son habituel quartier romain me pour un petit village italien où son héros, professeur à la retraite désargenté, a dû se replier. Là, les ennuis commencent, non pas avec le squatter de la très ancienne maison familiale mais avec le prêtre et le maire locaux pour de sombres histoires de propriété. A vrai dire, ces sujets n'intéressent pas plus que cela le cinéaste qui les laisse stagner, préférant s'occuper d'ingrédients plus positifs : l'amitié, la bonne chère et, bien entendu, l'ébauche d'un amour tardif. Il n'y a pas de saison pour la tendresse et pour des sentiments vieux jeu. Seconde jeunesse peut se résumer à cela : la rencontre entre deux adolescents de plus de 70 ans, sous les traits de Gianni Di Gregorio, lui-même, sorte de Vittorio De Sica, portant encore beau, et la délicieuse Stefania Sandrelli, qui ressuscite avec elle la nostalgie des comédies italiennes des années 70 que nous avons tant aimé. Il ne se passe presque rien dans ce film modeste, que de petites choses dans la vie de ceux qui ont déjà parcouru la plus grande partie de leur voyage sur terre, mais il y a dans ce presque comme un fragment de bonheur arraché aux vicissitudes du quotidien et c'est déjà appréciable.