A peine le film a-t-il démarré que s'enchaînent une fusillade et une exécution sommaire. Puis poursuites et cascades frénétiques seront au menu ! Ce n'est qu'à la moitié que ce polar ralentira (un peu) son rythme, pour se focaliser sur des bandits terrorisant Turin à coup de bombes radiocommandées.
« Quelli della calibro 38 », c'est du poliziottesco pur jus. On y retrouve le ton sombre du genre, ainsi que sa violence. Ici, les morts sont frontales, de nombreux innocents périssent, et Massimo Dallamano s'est fait plaisir sur quelques détails graphiques.
Le scénario fait également directement écho à la menace terroriste que subissait l'Italie à l'époque (les fameuses années de plomb). D'ailleurs l'explosion dans la gare fait tristement penser à l'attentat de la gare de Bologne, qui se déroulera 4 ans APRES la sortie du film.
On y retrouve aussi l'influence de "Magnum Force", ou de "French Connection"... et je parle là autant du classique de William Friedkin que de l'organisation criminelle. En effet, là encore, le méchant est tout simplement nommé « Le Marseillais » (ça fait trois poliziotteschi que je vois cette année qui font le coup !).
En tout cas, dans l'ensemble "Quelli della calibro 38" est un polar rondement mené. Ultra-rythmé dans sa première moitié, tenant bien la route dans sa seconde. Les acteurs sont plutôt bons. Marcel Bozzuffi, habitué des rôles de gangster sinistre, incarne cette fois le héros, un flic déterminé qui fait un usage modéré d'une nouvelle brigade spéciale. Tandis qu'avec sa trogne sinistre, Ivan Rassimov convient bien au rôle de gangster/terroriste vicelard.
La mise en scène est très efficace, et la musique convient bien à l'ambiance.
Bonus : si vous avez l'oeil, vous repèrerez une jeune Grace Jones (!) dans un tout petit rôle.