Un jeune homme profite que sa fiancée soit endormie pour aller déflorer la sœur de celle-ci beaucoup plus mignonne. Une fois qu’il apprend qu’elle est enceinte, il refuse de la marier sous prétexte qu’elle est déshonorable puisqu’elle s’est laissée faire. Bienvenu dans le monde machiste italien. Le personnage principal de cette histoire est l’Honneur, celui de la familia, celui du mâle dominant. Pour l’incarner on a fait appel à Saro Urzi, un acteur au physique de l’emploi inespéré pour remplir le rôle d’un père italien prêt à tuer pour sauver sa réputation et pour élever sa marmaille à coups de taloches. Il mène le bal en mêlant les émotions grossièrement d’une séquence à l’autre donnant ainsi le ton à l’ensemble de l’œuvre. Les traits physionomiques des personnages et le jeu caricatural des comédiens nous donne l’impression de se retrouver devant une piste de cirque. Pourtant on se retrouve devant une situation des plus réalistes. Comme il l’avait fait avec Divorce à l’italienne en 1961, Pietro Germi s’amuse à porter en dérision une relation amoureuse mal agencée au point d’amener un des deux conjoints, ou l’un de ses parents, à vouloir tuer le partenaire tout en assumant la sentence de trois à cinq années de prison pour crime d’honneur. À chaque fois la mysté-rieuse Stefania Sandrelli se trouve au milieu de la mêlée grâce à ses charmes irrésistibles. L’innocence de ses personnages sert très bien le bande de bouffons qui tournent autour d’elle et le travail de l’ensemble de la distribution est habilement orchestré par un réalisateur qui possède un sens du rythme aiguisé.