Doux, paisible et d'une humanité touchante SEJOUR DANS LES MONTS FUCHUN, en plus d'être le premier film d'une trilogie qui s'annonce grandiose, se hisse parmi les plus beaux films de cette année.
Gu Xiaogang (dont il s'agit du premier film) explore les vies des membres d'une famille chinoise pour en faire le carrefour auquel se trouve ce pays. La tradition et la modernité s'entrechoquent et provoquent un torrent d'émotions d'une sobriété incroyable. Tout se trouve dans les dialogues naturels mais surtout dans une mise en scène virtuose où le plan-séquence joue une place prépondérante. Ceux-ci nous exposent la vie qui défile, incontrôlable, fuyante et semée d'embûches quelles qu'elles soient - la jeunesse face à la tradition, l'ancienne génération face à un monde qu'ils ne comprennent pas ou plus. Un véritable travail sur le premier et le second plan et l'écrasante grandeur du monde urbain fait bouillir ce film de vie. Le montage permet de naviguer entre les différents membres de la famille, créant du lien entre eux. Il bâtit des ponts entre leurs vies et occasionne des analogies pertinentes et poignantes. Malgré les divisions, la famille se réunit dans ses devoirs et montre la nécessité de la cellule familiale dans ce monde à la dérive.
En suivant les saisons, on se retrouve à vivre avec cette famille terriblement attachante sous l'œil avisé d'une nature, elle, intemporelle. Quand la ville se développe, se détruit pour évoluer ; la nature ne mute pas et sert d'ancrage au monde.
Sublime.