Gu Xiaogang participe à la "nouvelle vague" cinématographique chinoise, aux côtés de Jia Zhangke, Wang Xiaoshuai ou encore Bi Gan.
Le point commun de ces réalisateurs est qu'ils ne se contentent pas de travailler sur l'esthétisme des images. A ce titre, l'affiche du film est pour partie trompeuse.
Certes, 4 saisons vont se succéder à l'écran.
Certes certaines scènes ou plans s'étirent et donnent à l'oeuvre une dimension contemplative.
Mais le sujet principal demeure la société chinoise en pleine mutation.
Ainsi, pêle-mêle, les spectateurs retrouveront les thèmes majeurs de ce cinéma chinois affranchi de la censure :
- villes en perpétuelle reconstruction,
- mafia omniprésente,
- désir d'émancipation des jeunes générations,
- argent et capitalisme qui ont libre court jusque dans les relations les plus intimes,
- confrontation entre tradition et modernisme, entre collectivisme et individualisme.
Bref, un film qui ne se contente pas uniquement d'être une oeuvre d'un artiste talentueux.
Il a l'ambition d'être un témoignage sur cette Chine continentale en perte / quête de repères.
Le scénario n'est qu'accessoire voire même parfois trop attendu (notamment le final). L'histoire de 4 frères et de leur famille n'est donc évidemment pas le sujet principal.
Il est également bien difficile d'isoler un acteur parmi les autres tant la troupe dans son ensemble est convaincante. Bravo à eux car leurs jeux donnent au film un réalisme de quasi documentaire.
Bref un film indispensable pour les amoureux de ce cinéma chinois contemporain, témoin de son époque.