Selma nous raconte la marche de protestation dans la ville de Selma des noirs américains afin d'obtenir (vraiment) le droit de vote .
Selma souffre d'une réalisation mauvaise. Entre ses flous, sa caméra bordélique lors des scènes d'action et les plans prolongés sur les nuques des personnages, on a du mal à y voir la grandeur, le combat ou même la beauté de l'émotion. Malgré un sujet forcément sensible et touchant, c'est souvent que le coté documentaire ressort, avec son enchaînement de faits et de points précis, au risque évident de manquer d'attachement (autre que celui existant) aux personnages.
Du coup, Selma fait ressortir son côté film à Oscars. Injustice, histoire, combat, victoire, tout est là pour mobiliser la conscience et l'émotion d'un public qui, en France, n'a peut être pas connaissance de cet événement. Mais voilà, le scénario ne se contente pas de cette histoire et cherche constamment à broder autour. Du coup, on a beaucoup de scènes sur la vie personnelle de Martin Luther King qui n'ont rien à voir avec le lieu et donne l'impression d'une obligation pour renforcer le personnage.
Les acteurs sont tous très bons et très justes, bien que je risque de rapidement les oublier, à part Oprah Winfrey. Ils n'arrivent pas à supprimer l'ennui présent et l'éparpillement d'un scénario qui aurait pu se concentrer beaucoup plus sur les acteurs locaux du combats, que sur un Martin King que l'on présente comme le sauveur, ou plutôt comme le gars qui sait manipuler les médias pour arriver à ses fins... On attendra encore pour avoir un vrai biopic intéressant sur l'icone.
Malgré l'émotion et le drame, Selma souffre d'un scénario parfois trop long et d'une mauvaise réalisation qui gâchent par moment les enjeux.