Dans une petite ville balnéaire, Nicole Garcia s'intéresse à une poignée de personnages (masculins) qu'elle met en scène dans de brèves séquences alternées qui sont autant de tranches de vie isolées. Du fait d'un récit par conséquent éclaté, il faut un certain temps pour entrer dans le film, pour s'intéresser à des personnages dont le caractère et l'identité s'affinent progressivement à travers les soucis ponctuels et les états d'âme ordinaires des uns et des autres.
Le maire de la ville, ombrageux et antipathique (Bacri, forcément), le brocanteur magouilleur (Poelvoorde), un prof de science (Magimel) et quelques autres sont amenés à se rencontrer dans des circonstances anodines mais ne semblent pas liés, comme on pouvait l'envisager au début du film, par une affaire ou un incident antérieur. Le seront-ils dans un dénouement collectif? Charlie, le fils de l'un des protagonistes (Vincent Lindon), gamin triste et silencieux, en sera-t-il le déclencheur?
L'absence de perspectives tout au long du film nous laisse dans l'expectative quant au dessein que poursuit la réalisatrice; Si les comédiens font le métier avec talent dans le registre un peu grave et affecté du "psychologisme" à la française, la cinéaste subit son propre choix: en maintenant le spectateur dans le vague, faute de structurer les personnages autour d'une intrigue commune, Nicole Garcia donne le sentiment d'un sujet stérile. A certains égards, sa mise en scène parait même artificielle, voire tel un exercice se style maniéré.