The Seven Year Itch déconcerte, d'abord parce qu'il précède Some Like it Hot sur un registre comique assez semblable mais sur l'exécution, complètement différente. En réalité, le film donne l'impression d'assister au fondement même des futures screwball comedies de Wilder, dès les années 70. Le ton est souvent burlesque, manquant parfois de subtilité dirons-nous, mais tout de même réjouissant dans sa manière de confronter l'Amérique puritaine au désir masculin.
Le personnage incarné par Tom Ewell est bien évidemment fabuleux, précédant le Jack Lemmon, locataire de son appartement dans la Garçonnière. Wilder n'hésite pas ici à rendre lumineuse Marilyn, en usant des panoramiques à outrance sur la pièce, les rues. Et la fragilité naïve du personnage rappelle certes la comédie romantique à la Blake Edwards, mais déjà confrontée aux tabous moqués. Le développement de tout cela, allant bien sûr en toute direction adverse du code HAYS, n'est pas autant réussi que dans Some Like it Hot, mais forme une base essentielle.
Les répliques s'enchaînent, se référencent les unes envers les autres, et le réalisateur livre une conclusion assez magnifique. A trop penser que le pire puisse se passer avec la sublime voisine, le marié s'est surtout rendu compte d'une chose : il a pensé à cette femme, surtout pas peur d'être remplacé. Et n'est-ce pas le propre d'un homme tout à fait honnête ?