« Sept ans de réflexion » est l’adaptation par Billy Wilder d’une pièce de théâtre de George Axelrod qui fait fureur à Broadway depuis 1952.
New York, début de l’été. Ce sont les vacances, et les femmes et enfants quittent leurs époux pour rejoindre le nord du pays, où les températures sont plus clémentes. Sitôt leurs familles parties, les hommes en profitent bien souvent pour céder à toutes les tentations.
Richard Sherman n’est tout de fois pas de ceux-ci. Publiciste dans une maison d’édition spécialisée dans les œuvres légères aux couvertures aguicheuses, c’est un homme doté d’une grande imagination et d’un amour certain pour Rachmaninov. Heureux en ménage, ses seuls vices sont l’alcool et les cigarettes, qu’il combat néanmoins avec un succès variable.
Sa tranquillité et ses résolutions vont toutefois être mises à rude épreuve lorsqu’il fait la connaissance sa nouvelle voisine, une blonde un peu naïve à la plastique affolante qui va occuper, pour les vacances, le logement situé juste au-dessus du sien…
L’ambiance théâtrale se ressent très clairement dans le film, qui se joue dans des lieux assez clos, avec une profusion de dialogues et de situations cocasses.
Globalement, « Sept ans de réflexion » est une comédie très réussie. Le personnage de Richard Sherman (un rôle que Billy Wilder voulut confier à Walter Mathau, mais la Fox refusa cet acteur à l’époque méconnu), est excellent. Un homme ordinaire, au physique banal, qui mène une vie simple et confortable, mais qui possède une imagination fertile. Cela donne lieu à quelques séquences très bien vues, où Sherman s’imagine en séducteur irrésistible.
Sa partenaire, Marilyn Monroe, est très bonne dans son rôle, une jeune femme piquante un peu ingénue et spontanée. Son physique en émoustillera sans doute plus d’un, et surtout, certains auront – comme moi – la joie de découvrir enfin une scène mythique.
Outre la comédie, qui fonctionne très bien ici, il y a une gentille satire sociale, de ces classes moyennes/aisées pour qui le confort ultime consiste à posséder l’air conditionné, et de ces bonhommes qui n’attendent que le départ de leurs épouses et de leurs marmots pour aller courir la jeunette. Il y a aussi quelques petites moqueries du végétarisme, des médecines plus ou moins alternatives et de ces charlots de psychiatres, et, ça, c’est toujours bon à prendre.
Quelques petits reproches toutefois, le film dure tout de même 1h45 et ce n’est pas toujours aussi drôle. J’ai trouvé que quelques tirades – toujours très longues, mais, souvent très bonnes – du personnage principal manquaient de punch, et, parfois, je ressentais une certaine lassitude. Néanmoins, c’est un film d’une grande fraîcheur, et, majoritairement, très drôle.
Et puis, il y a une scène de piano à quatre mains qui vaut tout l’or du monde.