Les femmes préfèrent les vrais hommes (merde !)
Apparemment, c'est John Wayne qui devait avoir le rôle principal de ce film. Il ené tait même producteur. Alors que la pré-prod était lancée, son pote Ford lui a proposé de jouer dans "The Searchers". Forcément, le Duke a accepté, mais pas sans regret par rapport au film qu'il était en train de monter. Pour le remplacer il a notamment pensé à Randolph qui gagnera le rôle. Ce fut une aubaine pour ce dernier puisque sa carrière était sur le déclin et que cette collaboration avec Boetticher lui permis de se relancer. Scott et Boetticher feront six autres films ensemble.
Ce que j'apprécie avec Boetticher, c'est qu'il trouve toujours les scénarri simples et efficaces. Jamais il ne perd de temps en détail : il fonce droit au but par le plus court chemin, ne tourne jamais autour du pot (du moins de ce que j'ai pu voir de son oeuvre). Le film ne déroge pas à cette règle. De plus, il laisse une fois d eplus ses personnages prendre le contrôle de l'histoire, avec chacun son propre objectif qui finir forcément par empiéter sur celui des autres (dont le héros). C'est très bien écrit en ce sens. Je regrette juste que certaines scènes ne soient pas un peu plus poussées par moment, que ce ne soit pas un peu plus spectaculaire.
Visuellement, c'est tout aussi simple. Boetticher choisit toujours un cadre efficace qui raconte quelque chose. Son montage peut être rapide (par exemple lorsque le héros rencontre ce couple qui essaie de dégager son chariot de la boue), cela ne nuit jamais à la compréhension d'une scène. Au point de me dire que Morris était certainement un grand fan de Boetticher pour sa simplicité scénique. Il y a quelques jolis plans, mais l'esthétique n'est clairement pas la priorité de l'auteur. Les acteurs sont bons. Lee Marvin avec des cheveux pas encore blancs, mais déjà un peu gris, arrogant ; Scott toujours aussi simple dan son jeu, mais j'aime bien. Les autres acteurs jouent assez bien, dont l'héroïne, Gail Russel, très jolie, mais déjà ivrogne malheureusement dans la vraie vie... Enfin, pour revenir à Scott, vous aurez remarqué qu'on ne le voit jamais tirer. Je pensais que cette ellipse astucieuse servait simplement à ne pas montrer la rapidité du personnage, conférant ainsi une aura mystico-fantastique au personnage ; en réalité, le réalisateur s'est juste rendu compte combien Randolph était une moule et donc combien il était lent à dégainer... voilà pourquoi il a préféré ne pas inclure ces plans dans le montage. Surtout que Lee Marvin fait une plutôt belle démonstration.
Bref, un western simple, mais efficace.