Trois hommes et trois femmes sont réunis dans la résidence de Lane (Mia Farrow). L'ambiance y est morose car tous sont fragilisés par la dépression ou par le dépit amoureux, dépits amoureux croisés comme on l'apprend assez vite.
D'inspiration tchekovienne, ce drame intimiste et psychologique de Woody Allen rompt avec la filmographie généralement humoristique de cinéaste- en dépit de quelques formules résiduelles de l'auteur- et fait figure d'exercice de style. Huis-clos élégamment mis en scène, baignant dans des teintes douces jaunes automnales, le drame que propose Allen ne m'a guère touché cependant. Probablement parce que les afflictions sentimentales et psychologiques des uns et des autres procèdent, précisément parce qu'il s'agit d'un exercice de style, d'une dramaturgie artificielle, et certainement parce que les complaintes des protagonistes relèvent d'un procédé ou d'un "concept" purement intellectuel et artistique, c'est-à-dire manquant de simplicité et de spontanéité.
De sorte que, malgré la qualité de l'interprétation, les tourments affectés des personnages ne font naitre que très rarement une émotion vraie et forment une situation dramatique lénifiante, sans éclat ni relief.