Sérénade à trois par Maqroll
Virtuosité éclatante sur le thème - d’une audace folle pour l’époque - du ménage à trois. Gary Cooper, Fredrich March et Myriam Hopkins, tous les trois éclatants de jeunesse et de santé, nous offrent un chassé-croisé passionnant filmé d’une main de maître par un Lubitsch qui signe là un de ses meilleurs films. On comprend aisément pourquoi François Truffaut citait ce film parmi ses références de base si l’on considère qu’il est un Jules et Jim avant l’heure, une variation sur le thème de l’amour et de ses questions infinies lorsque l’un (en l’occurrence l’une) ne peut faire un choix entre les deux autres, qui eux-mêmes sont incapables de se séparer, l’amitié s’avérant plus forte que la rivalité. C’est frais, c’est intelligent, c’est drôle, ça pétille et ça monte à la tête comme du champagne, c’est une magnifique leçon de tolérance, d’humanité... et de cinéma !