Sérénade à trois par raisin_ver
Sérénade à trois a le raffinement merveilleux d'entraîner le spectateur dès le début du film dans une histoire d'amour et de création qui aurait pu facilement tourner à la farce voire au scabreux sans le talent de Lubitsch.
Deux artistes sans réussite rencontrent leur muse, elle-même artiste, au gré d'un voyage en train. Formidable passage, où leur relation naissante est à peine décrite par Lubitsch laissant aux spectateurs la joie de les voir heureux et amis sur le quai d'une gare.
Ce style allusif qu'on retrouve à plusieurs moments du film lui donne un charme inouï, car il n'y a pas plus belle et douce façon de décrire cette relation particulière qui unit les trois artistes sans lui nuire.
Des acteurs exceptionnels, la belle, la ravissante Miriam Hopkins au regard et au sourire qui feraient fondre d'avantage de coeurs que ceux de nos lascars et une touche d'humour omniprésente dont l'incarnation est le personnage de Edward Everett Horton aux réactions de surprise légèrement décalées dans le temps et source d'inspiration malgré lui puis de réussite pour le peintre et l'auteur.
On retrouve également avec une certaine gourmandise certains aspects caractéristiques des films de Lubtisch dont le dépaysement et la petite phrase qui reste dans la tête tout le long du film et dont on se souvient à vie.