'cause you can't take the sky from meeee (tsing tsoin trzzzing-tsoiiin)
La conclusion d'une des séries les plus originales qui m'ait été donné de découvrir me laisse au final plutôt perplexe. Je dirais même très mitigée.
Ca commence déjà par un plan séquence infinissable, performance technique certes, mais où chacun des acteurs à l'air de s'ennuyer ferme et où les blagues tombe à plat. Une déception pour la grand retour de Captain Malcolm Reynolds et l'équipage de Serenity ! Si ce plan - et le film d'une manière générale - permet l'explication des personnages aux ignares qui n'ont pas vu Firefly, il sacrifie cependant des traits de caractères les plus subtils des personnages pour les définir plus grossièrement, un vrai dommage (mais j'y reviendrai plus tard). Après ce début décevant, s'enchaînent à la va-vite des scènes d'action sans queue ni tête injustifiées-ou-presque avant qu'enfin le film se structure et l'histoire démarre enfin.
Le tout reste néanmoins beaucoup plus noir et bien moins rigolo que la série. Qu'est-il arrivé à l'optimisme infini de Kaylee ("I don't believe there's a power in the 'verse that can stop Kaylee from being cheerful" disait Mal dans le premier épisode) ? Om est donc passée l'alchimie remarquable de Wash et Zoë, qui rendait naturelle une relation au départ incongrue ? Depuis quand Mal est-il prêt à abandonner des membres de son équipage pour quelque broutille ? Qu'est-il donc passé à la tendresse qui les unissait tous, tellement visible lors de la dernière scène de la série ? Toute la subtilité paraît sacrifiée au profit de boum-boum et de banalités, et même les blagues paraissent plus vulgaires. Certes, on peut expliquer tout cela par le départ d'Inara, qui a manifestement touché le capitaine (il est pas doué non plus, ça lui pendait au nez depuis un bon moment) mais il me semble que ce serait un peu trop facile de la considérer comme LA force de cohésion de l'équipe - et son retour ne modifiera d'ailleurs pas tellement l'attitude de chacun.
Serenity cependant, permet de répondre à quelques questions laissées en suspend par la série (mais auxquelles la réponse n'était pas non plus indispensable, pour moi du moins) ; Pourquoi l'Alliance s'acharne-t-elle sur River ? Que lui a-t-on donc fait, exactement ? Qu'a-t-elle fait ? Qui sont les Reavers ? D'où viennent-ils ? Quelles étaient les causes de la guerre d'Indépendance ? A l'exception près de la véritable identité de Book (suggérée dans Bushwacked) et de a vraie nature des poursuiveurs de River dans la série, on est satisfaits. J'ai cependant l'impression que les réponses apportées ne sont pas exactement en phase avec la série, ne serait-ce justement parce que les méchants two-by-two-hands-of-blue ont été troqué par un parlementaire I-believe-in-something-greater-than-myself, impitoyable certes, violent certes, mais bien moins glaçant et mystérieux.
L'humour manque, les morts s'accumulent, morts parfois grotesques, ou inutiles (mais pourquoi, pourquoi ? pourquoi LUI?), mais la conclusion permet de boucler l'histoire en beauté. C'est un peu trop convenu (facile le coup de la rédemption) , et on déplore le sacrifice de ce qui faisait le charme de la série - à savoir en premier lieu l'alchimie entre les acteurs et les répliques cinglantes et bien pensées - au profit d'une succession de scènes d'action trop longues ; cela est cependant compréhensible, puisque Serenity a été conçu pour que ceux qui n'aient pas vu Firefly puissent suivre.
En attendant, si une histoire mieux construite et une intrigue mieux ficelée eurent été préférable, Joss Wheldon aurait pu faire pire (mais il aurait alors BEAUCOUP baissé dans mon estime, alors que là il s'en sort pas si mal - disons que ses intentions sont honorables). Alors, même si j'espérais mieux, je me réjouis que ce ne soit pas pire, et que Firefly ait eu le droit à une fin - peut être pas digne d'elle - mais une fin honnête tout de même.
-- J'aurais apprécié la musique naze du générique à un moment où à un autre. Ca manque, j'vous jure.