Je n'irais pas jusqu'à dire que sous ces airs de joyeux divertissement pas très léger se cache une réflexion assez subtile, mais je reconnais avoir été plutôt charmé par ce « Serial noceurs » dont je n'attendais pas grand chose. Au-delà du fait que cela soit à plusieurs reprises très drôle, David Dobkin parvient en effet à trouver un équilibre fragile entre comédie et émotion, comme si l'un ne pouvait finalement pas fonctionner sans l'autre. Cela se fait à travers des petits détails, mais ils font toute la différence, comme la façon dont se cherchent John et Claire : il suffit d'une réplique, d'un regard pour exprimer beaucoup, et je trouve cela assez rare pour être signalé, d'autant le scénario prend à plusieurs reprises des voies auxquelles nous n'aurions vraiment pas pensé au départ. Mais ne croyez pas pour autant que le réalisateur oublie de faire place à la farce la plus pure! La relation nettement plus décomplexée entre Jeremy et Gloria est d'ailleurs le meilleur exemple pour montrer ce mélange assez détonnant de sensibilité et déconnade, même si certains ne manqueront pas de juger en conséquent le dénouement bien consensuel... Pourtant je dois avouer que celui-ci ne m'a nullement gêné, tant la façon dont les personnages sont traités et le récit construit le rende crédible, voire fort sympathique. Il serait enfin criminel de conclure cette critique sans évoquer le charisme et le talent d'une troupe d'acteurs en forme olympique : Owen Wilson, Vince Vaughn, la toujours délicieuse Rachel McAdams et l'ébouriffante Isla Fisher sont ainsi irrésistibles. Après, ne vous attendez pas au film de l'année et tout ne fonctionne pas à 100%, mais c'est un vrai bon moment à passer, dynamique et salutaire : que demander de plus?