Mars arnacks!
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le 11 oct. 2015
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The Martian est l'adaptation d'un best-seller initialement auto-publié d'Andy Weir , ancien informaticien féru de science. Le livre adapté pour la Fox et le producteur Simon Kinberg par Drew Goddard (Cabin in the woods , Cloverfield) qui doit le diriger mais quitte le projet pour réaliser un spin-of de Spider-Man qui ne verra jamais le jour. On propose alors le projet à un Ridley Scott séduit qui en fait même son prochain film à la condition d'avoir Matt Damon en vedette (fait assez rare Sir Ridley s'impliquant rarement dans des projets qu'il n'a pas développé). Seul sur Mars ne manquera pas d'attirer les comparaisons avec les deux Interstellar et Gravity avec qui il partage une approche crédible du voyage dans l'espace , de nombreux thèmes et même des comédiens (Damon et Chastain) pourtant, et c'est un témoignage du talent de leurs auteurs, les trois films occupent chacun un espace distinct.
Seul sur Mars est de loin le film le plus optimiste de l'auteur de Blade Runner plus habitués aux univers sombres et sans espoir, peut être la mort tragique de son frère lui aura donné une envie de positivisme. C'est aussi son film qui a le plus de cœur sans que ça n'entrave son intelligence. Son protagoniste Mark Whatley est un superhumain tant il incarne ce qu'il y a de meilleur en nous le courage, l'intelligence, l'humour, comme tout bon super héros il a un pouvoir qui lui permet de se sortir de toutes les situation : la SCIENCE.
Pas d'antagonistes dans le film, pas même la planète Mars dont Scott filme la beauté dans de magnifiques intermèdes contemplatifs, mais des hommes et des femmes qui collaborent pour résoudre la série de problèmes qui se posent à eux pour ramener vivant ce "martien" coincé à 200 millions de km de la Terre. Le film privilégie la science à la fiction anticipant de quelques années le voyage spatial mais se reposant sur les applications pratiques des sciences actuelles par opposition aux extrapolations de théories d'astrophysique d'Interstellar.
Malgré son titre Seul sur Mars n'est pas un one-man show il est même doté d'un impressionnant casting qui compose d'une part les équipes de la Nasa au sol (Jeff Daniels en directeur de l’institution, Chiwetel Ejiofor responsable du programme des vols vers Mars , Kristen Wiig en charge des relations publiques) et de l'autre l'équipage de l'Hermès durant son voyage retour sur Terre mené par le capitaine Lewis (Jessica Chastain) et dans lequel on trouve Michael Pena et Kate Mara. Je me demandais comment Scott parviendrait à donner un rôle intéressant à chacun, pourtant grâce à l'écriture de Drew Goddard et au travail d' orfèvre de son monteur Pietro Scalia (oscarisé pour JFK et La chute du Faucon noir donc expert de ce type de gestion) chacun à sa place, son moment et ils sont tous impeccables. Le film se permet même de faire briller des troisièmes rôles comme les personnages de Donald Glover (Community) en spécialiste des trajectoires ou Benedict Wong (Sunshine , Moon) en ingénieur.
Le personnage de Watney est très attachant faisant face à d'insurmontables obstacles guetté par le désespoir à chaque étape mais n'y succombant jamais.Il conserve une détermination et un sens de l'humour irrévérencieux , un certain goût pour la fanfaronnade qui désamorce la solennité de ses exploits. Matt Damon parvient à "vendre" de longs monologues sur la thermodynamique, la botanique , le système hexadécimal et même Donna Summer (il est coincé avec une collection de tubes disco), sans jamais tomber dans la performance et se montre aussi à l'aise dans le pathos que dans les punchlines. A lui-seul il fait de cette épopée épique de survie quelque chose d'intime et humain, on est avec lui sur Mars - on ressent chacun de ses succès et de ses revers comme les nôtres.
Et puis il y a l' œil de Ridley Scott le maître visualiste entouré de ses collaborateurs habituels , Dariusz Wolski à la photo sublime, Arthur Max aux décors, la caméra toujours bien placée conférant une beauté picturale unique à chaque plan.
Conclusion : Seul sur Mars est tout à la fois une aventure haletante, visuellement sublime et une célébration optimiste de l'ingéniosité de l'esprit humain animé par le charisme de Matt Damon et l'oeil unique d'un grand Ridley Scott.
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le 3 oct. 2015
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