Contrairement à moi, les acteurs ont applaudi pendant tout le film

J'avais vraiment envie d'aimer ce film : déterminé à prendre mon pied, j'y suis allé avec plaisir. Et puis, la sortie a mal tourné, et j'attendais un peu ce métrage ci comme le messi de ma journée. Un messi qui est venu, à vecu, et m'a laissé là, seul, abandonné, entouré du sable d'un désert cinématographique. L'image pourrait paraître grandiose si le tout n'était pas si décevant. Et avant de commencer à m'attaquer plus profondèment aux points qui m'ont déçus, je tiens à préciser que je comprendrais que vous l'ayez apprécié pour les raisons responsables de ma déception.


Premièrement, je dois bien lui reconnaître une incontestable beauté visuelle, notamment en ce qui concerne les plans larges de ce décors inhumain. C'est beau, impressionnant, mais c'est surtout mal utilisé. Les plans épiques que je m'attendais à voir ne sont présents que cinq minutes ( environ ) pendant la seconde partie, et même si c'est très imposant, ils seront trop rares pour pleinement m'impressionner.


Ensuite, j'ai notamment trouvé que la réalisation manquait de punch et de profondeur. L'âme n'y est pas, et le tout souffre d'une certaine linéarité que j'ai, personnellement, trouvée regrettable. C'est lent, long, inintéressant. Au départ, j'y croyais beaucoup, pourtant. Et puis, l'introduction s'est terminée, et un terrible constat s'est imposé à moi : le truc manque de puissance et de sensibilité.


Ridley Scott tente de nous faire ressentir une large palette de sentiments, c'est évident. Cela pourra marcher sur vous, mais pas sur moi. Et je vais vous expliquer la raison de mon parti pris. Pour commencer, son acteur principal : Matt Damon. J'aime bien ce gars : c'est un bon interprète, et la qualité est généralement de mise avec les métrages dans lesquels il joue. "La mémoire dans la peau", "Interstellar", "Les Infiltrés".


Sauf qu'ici, le bas blesse. Je l'ai trouvé fade, mou, en déça de ce qu'il peut habituellement nous rendre, et même s'il se démène ( c'est presque une évidence visuelle ), il s'avère plutôt limité dans son jeu : il crie, gueule, hurle, fais des blagues. Il pleure, même. Mais cela ne change rien : je ne suis pas parvenu à lui trouver l'intensité nécessaire à ce rôle qu'il tient, quelque chose qui aurait fait que je me serais identifié à ce mec, et que j'aurai vraiment eu peur pour lui. Le résultat est que je ne me souciais guère de son destin.


Mais ce serait se montrer fortement injuste que d'entièrement lui mettre la faute sur le dos. Non, le problème vient du résutlat global, et son équipe toute entière. Déja, les autres acteurs ne sont ni touchants, ni marquants : Sean Bean m'a grandement déçu, de même pour Chastain. Je m'attendais vraiment à mieux de ce côté là.


J'aurai plutôt tendance à écrire que c'est de l'écriture que vient le principal problème du truc. Effort plutôt louable, le scénariste de l'oeuvre, Drew Goddard ( notamment créateur du "Daredevil" de Netflix ), tente de vulgariser les sciences. Mais voilà, contrairement à la plupart des métrages du genre, je ne suis pas arrivé à entrer dans le truc : car même si le résultat final pourrait paraître cool ( notamment dans ses dialogues, convaincants mais étrangement vulgaires ), il n'en demeure pas moins incompréhensible pour quelqu'un qui n'est point initié à un tel niveau de sciences.


Cela ne m'a pourtant pas empêché de me rendre compte d'un constat agravant : les incohérences présentes, et l'insupportable propagande américaine qui transparait de ce métrage ci. Même si l'on appréciera la présence d'un allemand dans le groupe ( c'est quand même matûre de leur part de ne pas réserver le sauvetage du monde aux ricains ), les cichés sauteront aux yeux : les mecs se prennent tout du long dans les bras l'un de l'autre ( on doit en être à huits moments d'acolade; un grand record pour le cinéma américain, même pour du cinéma de propagande ), et agitent leur drapeau comme si c'était leur vie à eux, comme si leur nation était le prolongement de leur âme.


Quand tu vois que ce genre d'actions se trouve dans la plupart des blockbusters américains, et que tu le vois presque constamment, cela devient sinon pénible, d'autant plus agaçant que je m'attendais à bien d'autres choses dans ce métrage ci. Puis viennent les incohérences : la plus lourde sans doute, l'abandon du script de la blessure du héros; sûrement que les infections n'existent pas dans ce monde parallèle. J'ai également trouvé dommage que peu de personnages s'avèrent intéressants et développés ( notamment l'équipage de base de Damon ).


Incohérences qui trouveront leur apogée, que dis-je, leur paroxysme, dans cette séquence finale hallucinante de stupidité et de tirage de cheveux. Cela manque de réalisme et de crédibilité. Mais on pourra y trouver une consolation : c'est complètement fou comme truc. Après, je comprends que vous appréciez cela, mais je n'y ai, personnellement, pas trouvé mon compte. A noter des références amusantes, par contre, bien que parfois plutôt maladroites.


Et justement, cette folie se trouvant à la fin manque cruellement au métrage : linéaire, manquant de tension et de puissance, le résultat n'est pas assez puissant pour que je puisse réellement l'apprécier, ni suffisament viscéral pour que j'y rentre complètement. Détail regrettable, j'ai failli, à plusieurs reprises, m'endormir.


Déçu, je suis sorti de la salle énervé, comme trahi par cet homme dont j'attendais tellement le retour. Je comprends que l'on aime : moi même, je lui reconnais d'indéniables qualités ( notamment des images éblouissantes, parfaitement relevées par une 3D extrêmement efficace ), mais ces trop nombreux défauts que je lui ai perçu m'ont empêché de me dire que Scott était enfin de retour. Mais je ne désespère pas : qui sait, peut-être que l'apprécierai un peu plus au deuxième visionnage?


http://avion.blogs.allocine.fr/2015/10/seul-sur-mars-2015.html

FloBerne

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