La confiance (aveugle ?) dans le progrès

C’est un bon film, je le reconnais avec sincérité.


Il est beau. Il jouit de nombreux atouts : une esthétique parfaite, une ambiance réussie, un bon jeu d’acteurs, une immersion efficace sur la planète rouge, une progression dramatique intéressante avec de bonnes péripéties même si le dénouement est un peu trop téléphoné à mon goût. Je trouve que la solitude et la souffrance physique du personnage (perte de poids, escarres) sont plutôt bien retranscrites.
Mais certains éléments me posent des interrogations.
L’humeur légère du film, les boutades et facéties du personnage principal nuisent à la tension du film. On a parfois même l’impression d’avoir en face de soi un super héros, tant il dédramatise la situation par ses blagues et par son talent. Il nous parle de la peur de la mort à la fin du film alors que cette thématique essentielle est trop peu exploitée au cours du film. Par ailleurs, on retrouve tous les topos américains classiques, l’individualisme acharné (sauver un gars même si les autres doivent y rester), le fameux quand on veut on peut (on oublie que tout le monde n'est pas botaniste), la figure éculée du héros américain que le monde entier admire, l’optimisme presque béa qui transparait avec l’universalisme (genre on s'entraide tous, solidarité, la Chine à la rescousse etc).
Est-ce que tout cela est crédible ?


L’échec de la mission est presque impensable tant on s’attache au héros et pourtant la scène du sauvetage est tout de même sacrément hasardeuse (le coup du gant percé…). C’est un peu un paradoxe pour un film de SF de se prétendre également réaliste (les explications scientifiques récurrentes sont là pour ça je suppose).


Ce qui me gène avec ce film, c’est qu’il part du principe que toute difficulté peut être résolue par les progrès de la science et de la technologie et par l’intégrité et la moralité des individus. Cette vision résolument optimiste (pour ne pas dire utopiste) présuppose que l’homme est capable de se raisonner en toute circonstance et de se contraindre dans ses choix (c’est symbolisé par le sang-froid et le pragmatisme du personnage principal dans ses premiers instants de solitude et de souffrance sur Mars) or combien d’entre nous pourraient se vanter d’avoir les nerfs aussi solides en pareille situation ?
La vraie nature humaine n’est pas aussi séduisante et céleste que celle incarnée par Matt et idéalisée par Ridley. C'est ce côté utopiste qui m’empêche de monter davantage ma note.

josey-
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le 25 oct. 2015

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josey-

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