Dans un petit port d'Amérique du Sud, une chanteuse se prend d'amour pour un de ces postiers du ciel, mais celui-ci ne semble guère la remarquer ; seul compte pour lui le frisson du vol, même si leurs appareils sont le plus souvent en mauvais état.
Sorti en 1939, dite la plus grande année de l'histoire d'Hollywood, ce film de Howard Hawks est non seulement un bel hommage à ces coursiers du ciel, dont certains y laissent la vie avec des accidents qui restent spectaculaires à l'écran, mais c'est également une belle oeuvre sur l'amitié. Celle de pilotes qui sont unis dans la douleur, même quand ils feignent l'indifférence, alors que le plus bel hommage qu'ils peuvent porter à un ami mort, c'est de boire en son nom. C'est peu le problème que va vivre le personnage de Jean Arthur, qui semble arriver dans un autre univers, face à un Cary Grant qui, pour une fois, ne joue pas aux séducteurs, mais à celui qui se fiche même de la femme qui n'a d'yeux que lui, car voler est son plus grand plaisir.
On sent que Howard Hawks aime filmer ces bandes de mecs qui boivent comme des trous, mais il n'en oublie pas les péripéties, les femmes, à travers ce port qui semble être loin de tout. Il en résulte un très bon film, peut-être pas aussi fort que je ne le pensais au vu de sa réputation, mais Hawks filmera plusieurs fois la camaraderie dans sa carrière, y compris dans Hatari des décennies plus tard. En tout cas, quelle mise en scène !