Parfois, toutes les conditions sont requises pour se prendre une calotte. Et parfois, on l’attend tellement, persuadé de son pouvoir, qu’on reste en retrait, sonné par la déception. C’est un peu exagéré mais c’est ce que j’ai ressenti ici. J’étais pourtant en terrain conquis : Découvrir un classique de Hawks en salle. Surtout que dans sa filmographie, j’adore le film qui précède Seuls les anges ont des ailes : L’impossible Monsieur bébé. Cette vivacité, cet humour, ces personnages que j’aimais tant sont anéantis par la confusion, réduits à des pantins d’intrigue, ballottés en plein flou, voire à peine esquissés, dévorés par la froideur de cet étrange lieu de compagnie aéropostale mexicaine, qui voit d’intrépides pilotes chargés de passer le courrier à travers les Andes. Ces fameux pilotes que l’on croise et qui trainent quasi tous leur boulet personnel (un vieux crash, une vue dégénérescente…) m’ont semblé trop écrits et antipathiques pour en accepter l’éventuelle amitié, éminemment masculine et l’impression de groupe qui doit s’en dégager. Toutefois, j’aime beaucoup les séquences d’avion, leurs virées nuageuses comme leurs atterrissages spectaculaires. J’aime moins l’humour absurde qui parsème chaque séquence, comme si elles devaient forcément être accompagnées par ce décalage. Mais bon, j’étais peut-être un peu tétanisé par l’attente que j’avais placé en lui. J’étais persuadé que ce serait mon nouveau film préféré. Maybe the next time.