Seven c’est un peu le film que je n’aurais jamais dû voir. On m’avait prévenu que c’était violent, très violent même et qu’avec Fincher à la réalisation et Brad Pitt devant la caméra, j’avais toutes les raisons de ne pas aimer. Le problème avec la violence, c’est qu’en plus d’être rebutante, elle est trop facile. Parce que oui, il ne faut pas être un grand cinéaste pour flatter le sadisme et la fascination un peu morbide pour le glauque qui sommeillent, plus ou moins enfouie, en chacun de nous. D’ailleurs c’est un peu ce qui m’empêche d’apprécier entièrement les films de Tarantino, c’est l’oreille dans Reservoir Dogs, les scalps dans Inglourious et plus récemment les chiens dans Django. Je m’égare un peu mais c’est manière de dire, et j’admets que chacun à sa propre expérience, que la violence excessive me répugne complètement.

Bref le problème avec Seven est qu’il est une succession d’oreille, de scalps et de chiens et que malheureusement Fincher n’a pas le talent de Tarantino ni pour filmer, ni pour raconter une histoire, ni pour quoique ce soit d’ailleurs. Il fallait s’y attendre après tout que pour raconter l’histoire de la traque d’un serial killer qui va commettre sept crimes ayant pour thème les sept péchés capitaux, Seven ne nous épargnerait rien des cadavres et autres glauqueries.

Je reconnais quand même des qualités à ce Seven, à commencer par Brad Pitt qui, pour une fois, m’a entièrement convaincu, son personnage et sa relation avec le vieil inspecteur sont à peu près les seules choses qui ont retenu mon attention. Aussi l’intrigue dans l’ensemble se suit plutôt facilement et ça n’est pas aussi prétentieux que Fight Club. Quant au reste, c’est vaguement inspiré, assez sordide et souvent de mauvais gout, à l’image de la dernière scène avec cette boite dont le contenu, bien que suggéré, reste tout à fait écoeurant.

Nul doute que les plus enthousiastes se chargeront d’ériger ce film en film culte et même d’y voir une quelconque vérité sur notre société, à raison peut-être. Je leur laisse ce loisir, moi je vais aller vomir un peu.
Factory
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le 28 août 2013

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