Trois ans après Alien, David Fincher revient au devant de la scène avec Seven, un film policier très proche du cinéma noir. Fincher déclara d’ailleurs avoir voulu réaliser « un film noir et blanc en couleur ».
Mais Fincher ne se contente pas seulement d’exploiter les ressorts du film noir (paysage urbain, peu de dialogues, univers froid) mais choisit bien plutôt de les moderniser. Modernité apportée d’une part par la fougue et la jeunesse de Brad Pitt, mais aussi par une vision de l’urbanisme d’un nouveau genre avec cette ville fictive aux allures de Gotham city.
Mais surtout, et c’est là tout le génie de Fincher, le réalisateur parvient à allier comme personne, thriller palpitant et critique acerbe de la société. En reprenant le mythe des 7 péchés capitaux, Fincher nous plonge dans les pas d’un Serial Killer déterminé à exacerber les travers d’une société gangrenée par cette modernité sur laquelle elle n’a plus aucun contrôle.
En modernisant un genre tout en critiquant cette modernité, Fincher créé donc un film hybride et unique en son genre qui laisse présager ce qui sera, je pense, le chef d’œuvre de Fincher, Fight Club. Seven est également la naissance d’une collaboration et amitié avec Brad Pitt, qui commence à prendre confiance en ses talents d’acteur exceptionnels et dont c’est la première grande performance.
Cette collaboration est l’une des plus importante du cinéma, comparable aux duos Tim Burton / Johnny Depp ou Scorsese / Di Caprio