Les sept péchés capitaux, c'est comme les sept nains : on en oublie toujours un. Heureusement, depuis la sortie du film de Fincher, il est plus facile de se souvenir des premiers, en y associant l'une des tortures imaginées par le cerveau malade de John Doe.
Car, bien avant l'inégale série des Saw, les pires sévices avaient déjà été mis en scène, et de façon extrêmement efficace, par le réalisateur américain. Véritable plongée au cœur de la noirceur de l'âme humaine, Seven ne laisse pas indemne, et chacun des meurtres est l'objet d'une mise en scène délicieusement perverse.
L'ambiance est glauque à souhait, très bien restituée par la photographie de Darius Khondji, un modèle du genre. La musique d'Howard Shore rythme une partition que Fincher, à travers le personnage de Somerset, conduit de main de maitre. Les scènes horrifiques se succèdent sans temps morts, ponctuées ici et là par des ilots de tranquillité, comme la séquence (culte) de la bibliothèque.
Le casting est impeccable, le duo Pitt-Freeman fonctionne à merveille, Spacey est glaçant de cynisme et de détachement, excellent comme à son habitude, et Paltrow parvient à imposer son personnage, malgré le peu d'espace qui lui est ménagé.
Le scénario est un modèle du genre, et le génie criminel de John Doe, qui n'a rien à envier à Hannibal Lecter côté perversité, ne cessera de tenir les spectateurs en haleine, jusqu'au final renversant.
Un excellent thriller, glaçant et tendu, qui ne laissera pas indifférent.