L'équipe marketing de Palisade Defense s'apprète à passer un week-end dans un gîte, perdu quelque part en Europe de l'Est. Cette excursion doit permettre à l'équipe de se souder. Steve est le seul à se méfier de ce qui se cache dans la forêt mais il est trop dépravé pour que quiconque ne le prenne au sérieux.
Le prologue est bien pendu, suivi d'une histoire amusante et ahurissante à la fois. Le fond est alternativement burlesque et stressant et la mise en scène captivante, ce qui donne un résultat subtile et vraiment réussi.
Tout d'abord il y a ce curieux parallèle entre le fabriquant d'armes qui les emploie et la situation précaire dans laquelle ils se trouvent. Isolés et confronter aux plus féroces adversaires, il n'ont pour se défendre que leur sens du travail d'équipe. Les caractères se révèlent puis s'opposent pour nous livrer un composé intéressant superbement structuré. Les acteurs sont géniaux, les situations fantasques, les dialogues raffinés et les décors toujours accordés au récit. L'intrigue se dévoile prodigieuse, parsemée de fausses routes entre hallucinations et cauchemards. Enfin le scénario soulève des sensations complètement opposées et l'on ne peut qu'aimer se faire chahuter de droite à gauche, de l'hilarité à l'épouvante avec quelques scènes presque insoutenables.
Severance est un composé subtile doté d'une mise en scène détonante. La bande son est travaillée pour offrir le meilleur du cocasse avec une image décalée. Cette dissonance judicieuse et machiavélique fait de ce film une référence pour la comédie comme pour l'horreur, deux registres dans lesquels il excelle en définitive.