horriblement drôle. Le prétexte n’étant pas pour lui le scénario : un groupe perdu en forêt dans un pays de l’Est se trouve aux prises avec des militaires sanguinaires et dégénérés. C’est d’ailleurs toute l’ambition de Smith que d’exploiter une trame éculée pour en faire une bombe à retardement.
Facétieux, il joue constamment sur les effets attendus par le spectateur en les détournant à rebours pour mieux provoquer le sursaut vain ou le rire aux pires moments. Cette ambiguïté entre dégoût et franche rigolade paie. On se retrouve plié en quatre d’un bout à l’autre.
De plus il offre à ses personnages une vraie consistance et l’on se prend très vite d’affection pour eux, même dans leurs plus vils défauts. Les acteurs sont à ce point de vue vraiment géniaux (Danny Dyer en tête).
Après « Shaun of the dead » l’année passée, on redécouvrait un cinéma anglais très subversif et corrosif, se servant de l’horreur pour mieux illustrer notre société en mal d’humanité. Avec Severance c’est une autre perle qui nous arrive et même si elle est moins aboutie, on en redemande encore !