Shaolin Intruders est le second des 3 films réalisés par Tang Chia (le dernier qu'il me restait à voir) et s'inscrit dans la logique de Shaolin Prince dont on retrouve plusieurs éléments : deux hommes essayant de mettre à jour un complot et devant réussir plusieurs épreuves à l'intérieur d'un temple pour obtenir des informations.
La trame est cette fois encore plus réduite, pour ne pas dire abstraite lors du visionnage. Tout n'est que prétexte à introduire une succession de séquences martiales avec de brefs scènes de dialogues pour faire avancer une intrigue qui parait assez complexe à première vue mais forcément très simple quand on évacue les combats : un traite utilise un leurre pour bousculer la hiérarchie de Shaolin.
Peu importe de toute façon la trame, on est là pour les chorégraphie de Tang Chia qui se surpasse une nouvelle fois. Pour ma part, j'ai trouvé ça encore supérieur à Shaolin Prince : plus aucun intermède humoristique, pas de passage à vide et des affrontements encore plus spectaculaires tout en donnant l'impression que les acteurs sont de vrais artistes martiaux, ce qui n'était pas vraiment le cas.
C'est pratiquement du non-stop tout en étant d'une immense variété. Pour donner un idée, lorsque les héros arrivent pour la première fois à Shaolin, on leur annonce que pour répondre à leur requête, il faut passer trois épreuves. Trois combats évidemment pour une péripétie inutiles qui offre tout de même facilement 15-20 minutes de pure folie. Ca commence par un combat gentillet autour de pilonnes pour la première épreuve avant de virer dans le délire réjouissant pour la seconde, découpée en 3 actes : des moins munies de longs batons qui se transformeront ensuite en triples bâtons avant que les opposants ne s'assemblent en pyramide humaine. Quant à l'ultime test, il se déroule sur des bancs disposés en étoile avant eux aussi d'être disposer en une pyramide à l'équilibre précaire. De la pure folie super inventive, toujours parfaitement découpée pour profiter aux mieux des câbles, doublures et raccords mouvements. Le tout avec une fluidité dans le montage à étudier dans les écoles de cinéma.
La suite ne démérite pas entre armes stylisées (l'arc-sabre, l'épée télescopique ou les lames se greffant aux bracelet du personnage féminin), longs combats virtuoses et chorégraphies utilisant toujours intelligemment les décors ; le tout jusqu'au final assez bourrin qui souffre cela dit de la comparaison avec celui de Shaolin Prince et son trône gadgets imprévisibles.
C'est un tout cas un véritable must et un incontournable pour tout amateur d'arts-martiaux qui fait inévitablement regretter que son cinéaste n'a pas continué sa carrière après la fermeture des studios Shaw. Il est également incompréhensible qu'aucun éditeur français ne se soit penché sur ses trois films.