Shaolin Soccer est tout bonnement un ovni cinématographique qui ne devrait pas exister dans un monde rationnel. À quelle heure on se dit que c'est une bonne idée de mélanger le Kung Fu et football. Déjà que le cinéma et le football ne font pas bon ménage en dehors de l'animation japonaise tel que Captain Tsubasa ou Inazuma Eleven.
Pourtant, Shaolin Soccer est une très belle réussite, pas forcément à tous les niveaux, car l'histoire peine quand même à démarrer. On peine à croire au méchant qui est juste là pour exister et qui manque de caractère, et le réalisateur hongkongais, n'est pas forcément la personne la plus subtile au monde. L'aspect comédie très particulier chez Chow parvient vite lassant, le ridicule qu'incarne le coach jusqu'aux joueurs n'a rien à nous attendrir.
Le film fonctionne beaucoup mieux quand le foot arrive. C'est parce que Chow ne se cache pas et fait du Captain Tsubasa que cela fonctionne. Le dernier tiers du long-métrage composé uniquement de foot nous offre ce qu'on attendait de ce film. Des actions délirantes, complètement décalé qui vont servir à la réalisation du réalisateur conscient d'être dans une parodie d'un animé japonais. Franchement, on s'amuse à être surpris d'être à fond dans les actions qui parviennent même à faire rire les spectateurices.
C'est d'ailleurs dans ces matchs, que la narration fonctionne, comme cette finale qui se résumerait à un combat entre les méchants et les gentils. Bien que ce soit écrit avec des sabots d'un cheval. Il y a un aspect dramatique qui fonctionne. Chow en fait un véritable climax. Bien évidemment apprécier le film, c'est accepter l'humour et le cinéma complètement décalé d'un cinéaste de cette trempe.
Bien qu'il y a un plaisir à voir et à revoir le film. Il y a une déception à la place qu'occupe le foot dans le film. Sur ces 1h30, l'exposition, la formation de l'équipe est bien trop longue. Alors que sa force réside dans comment, le réalisateur va filmer ses matchs, qui auraient pu offrir un aspect décadent qui serait à l'image de son auteur.