少林足球 : L'authentique Shaolin rayonnera de toute sa splendeur pour venir sauver le jeu de football
J'ai découvert Shaolin Soccer, peu après sa sortie en 2001 à Hong Kong, un peu sous le manteau. J'avais sympathisé avec un vendeur du Score Games de Jussieu et il m'a parlé d'un "Olive et Tom en vrai de vrai". Vu comme ça, je me méfiais car adapter en live un tel concept était vraiment casse-gueule. J'étais néanmoins très curieux de voir le résultat.
Et je ne fus pas déçu car je découvris ainsi également l'humour de Stephen Chow que je ne connaissais pas. Ce petit personnage, mélange de Bruce Lee pour son allure longiligne et de Jackie Chan pour le mélange entre Arts Martiaux et comédie, signe ici son meilleur film (bon, je dois avouer n'en avoir vu que 3, avec God of Cookery et Kung Fu Hustle).
Shaolin Soccer narre la rencontre entre Fung, un ancien champion de football brimé par son vil acolyte devenu président d'un grand club et Sing, un moine Shaolin recyclé en chiffonnier. Ensemble, ils vont tenter de convaincre les autres frères de Sing pour former la meilleure équipe de football et gagner le championnat national grâce aux différents kung-fu qu'ils ont appris avec leur maître (notez qu'il y a un maître mais que les 6 frères connaissent chacun un kung fu différent. C'était donc un maître souple).
Que celui qui ne reconnaît pas ici la patte Olive et Tom me jette la première pierre ! Plus que du Captain Tsubasa, c'est tout simplement une trame classique de toute histoire qui constitue le fond d'un shônen manga, en fait. Classique mais efficace. Ajoutez à cela une petite romance entre le héros et Mui, une fille peu sûre d'elle, qui sera littéralement sublimée par la présence de Sing (mais vraiment : tous ses vilains problèmes de peau disparaissent sans aucune explication) et vous avez de quoi remplir les 30 minutes restantes parce qu'un tournoi de football, ça ne dure pas 2 heures ! Nous avons d'ailleurs là le 1er bon point par rapport à Olive et Tom : les matchs ne sont pas le cœur du film mais un moyen de mettre en valeur les moines Shaolin. Effectivement, on regarde ici un film et pas une série animée, je vous le concède.
Pour le deuxième point positif, on ne peut que voir que Chow y a mis du sien dans ce Shaolin Soccer, il y met son humour, sa sensibilité, son âme. Effectivement, je me moque, je me moque mais ce film est touchant et drôle, deux aspects que j'avais oubliés depuis mon dernier visionnage il y a plusieurs années (probablement pour sa sortie en DVD en 2004). La mise en scène du film est bien barrée. On y voit pêle-mêle des cadres qui s'improvisent danseurs, un terrain de foot qui devient véritablement un champ de bataille ou des brioches à la technique kung fu. L'humour est très asiatique avec du comique de répétition et les personnages prennent des poses pour ponctuer un gag (un peu à la manière du manzai japonais). Mais il y a aussi toute une part du film où Chow montre sa sensibilité, par exemple dans le traitement de la romance. Sing y est aussi innocent et naïf que Songoku dans sa relation avec Chichi, ce qui vaudra à Mui sa dose de déception.
Mais heureusement, le film reste avant tout concentré sur le rayonnement des arts martiaux de Shaolin à travers le football, sur les relations entre les frères et sur l'histoire de Fung, l'entraîneur. C'est un film d'hommes avant tout. L'honneur est sauf !
Au final, cette comédie a été pour moi une réelle et bonne surprise. L'innocence et la naïveté du héros, à l'image de Ting dans Ong-Bak, m'ont touché et le côté Captain Tsubasa est parfaitement recréé même si les effets spéciaux parfois ridicules (le câble pour faire voler l'écharpe du frère "léger"). Les images de synthèse utilisées étaient déjà trop visibles dès la sortie du film mais maintenant, cela renforce l'aspect décalé et "pas prise de tête". C'est avant ça, Shaolin Soccer, une comédie sympathique et enjouée qui se laisse voir et revoir avec plaisir.