Très intéressant comme façon de filmer, on prend la caméra, on simule limite le documentaire et on suit ses personnages. Alors on s'en fout complètement de ce qu'il raconte les trois quarts du temps, je lisais à peine les sous-titres. Parce que ce qui est vraiment intéressant, c'est l'ambiance qui se dégage de cette famille japonaise en deuil (enfin c'est pas méga clair ça mais on sent un trouble). C'est l'ambiance de cette nature verdoyante filmée de la manière la plus amateur qui soit.
Mais cet amateurisme voulu, c'est surtout un gage de sincérité suprême. C'est un des rares films où, au lieu de rester suspendu au rythme du film, on peut se permettre d'écouter les sons de cette ville paisible, de regarder les images défiler devant nous. De voir la vie à l'oeuvre en quelque sorte, et de méditer, de rentrer en nous même, de se projeter dans le film.
Après, cet équilibre méditatif n'est pas toujours atteint. Parfois, les scènes n'ont vraiment pas grand chose à montrer quand même. La rêverie s'arrête. On revient sur du concret, de l'émotion brute. Le festival, magnifique ballet de couleurs, avec cet amour impossible entre deux jeunes gens. Ou l'accouchement, où la caméra devient virtuose. Une scène paraît cependant un peu absurde: celle du baiser. Sérieusement, s'en était risible, une telle absence de sentiments, d'énergie, avec la caméra qui bouge dans tout les sens... Bon, là ça fait trop cinéma. Et c'est bien la seule fois du film où ça arrive. Parce que la plupart du temps, il faut bien le dire, on oublie que ces des acteurs.
Mais il manque un truc quand même, une force peut-être. Du coup, c'est intéressant par son parti pris esthétique réussi, mais voilà. Il y a pas trop d'émotions quand même, à l'exception de quelques scènes, c'est surtout une rêverie tranquille.