A tous ceux qui en douteraient, ce film est une bouse, un nanar qui fit son entrée triomphale dans le top du genre avant même d'être sorti, via une bande-annonce improbable sur YouTube.
Comme on n'a pas tous 1h30 à perdre, je me suis sacrifié, histoire d'en avoir le coeur net. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec Sharktopus, on ne risque pas d'être déçu. Le film surpasse de loin toutes nos espérances les plus folles par sa nullité.
Tout d'abord, autant le dire à ceux qui seraient tentés par un visionnage: c'est super chiant et répétitif. Certes les premières attaques du Sharktopus sont marrantes, mais le réallisateur a pris le parti d'en coller une toutes les 5 minutes. Sans doute pour pouvoir arriver à 1h30 de pellicule (gâchée, cela va sans dire) tant le scénario est mince.
Le scénario le voici: un labo super-secret financé par le ministère de la Défense des Stazunis d'Amérique perd le contrôle de sa créature tueuse mi-requin mi-pieuvre. La bestiole se balade sur les côtes mexicaines et trucide à tout va. Le scientifique responsable de la catastrophe engage un ancien US Marine pour capturer et ramener le monstre. La fille du sus-mentionné scientifique l'accompagne. Ils peuvent pas se blairer, donc histoire d'amour en carton à prévoir. Au bout d'une heure de film aussi inutile qu'interminable, ils arrivent à buter la bêbête en lui faisant exploser le cerveau grâce à un mécanisme d'auto-destruction secret dont personne ne se souvenait avant les 10 dernières minutes du film.
Comme si une histoire pareille ne suffisait pas, on se retrouve en présence des boulets suivants:
- un cameraman atteint de Parkinson, équipé d'un caméscope numérique waterproof bas de gamme et accro aux zoom/dezoom brutaux
- une suite d'incohérences assez impressionnante pour un scénario aussi mince
- des acteurs qui font vraiment peine à voir tant la qualité de leur jeu met mal à l'aise
- 1 faux raccord tous les 3 plans
- des effets spéciaux assez improbables
- 75% de scènes inutiles, qui mettent en scène des jeunes, contents d'être en vacances à la plage, et qui vont se faire croquer au moment où ils s'y attendent le moins (et où le spectateur s'y attend le plus).
Bref, on se fait balader pendant 90 minutes, à regarder tout ce casting se faire dévorer, pour arriver à trois confrontations finales successives, durant lesquelles personne n'arrive à tirer sur Sharktopus, même armé d'un AK47. Les mecs sont à 1 mètre de la créature, visent droit devant (on rappelle tout de même que le beau gosse principal est censé avoir fait l'Irak...) et on voit les balles taper à côté, dans l'eau ou sur le sol.
Oui oui, sur le sol. Car Sharktopus peut marcher sur ses tentacules. Et ce n'est pas tout! Approchez m'sieurs-dames, mon Sharktopus il sait tout faire! Il peut se suspendre à un poteau pour mieux vous surprendre par les airs, il peut nager en eau douce et se cacher dans une rivière d'eau limpide par 2 mètres de profondeur! Vous en voulez encore? Pour mieux vous effrayer, nous avons équipé notre Sharktopus d'un cri effrayant! A mi chemin entre le cri du requin et le cri de la pieuvre!
Ce qui donne, bien sûr, le cri du T-Rex dans Jurassic Park. Logique.
Et devinez grâce à quoi monsieur Bogoss (qui est allergique aux chemises, soit dit en passant) arrivera à repousser la bestiole lors du final round? Un gros bout de bois! Eh ouais, les armes à feu ça sert à rien, rien ne vaut une bonne branche pour maitriser un requin-pieuvre!
J'aurais en définitive un petit coup de gueule à passer. Certes ce film est à classer au panthéon des pires bouses jamais commises, et son côté nanardesque en fera rire plus d'un. Mais je trouve ça un peu facile, et je soupçonne les producteurs de chez SyFy d'avoir joué à fond la carte nanar pour s'assurer à moindre frais un minimum d'audience, de la visibilité, et une place sur Nanarland.
Pour paraphraser Peter: "C'est ça, le cynisme total."
