♫ No Sheep Thrill ♪
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le 16 oct. 2019
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Long-métrage d'animation de Will Becher et Richard Phelan (2019)
Ça me fait chier de le dire.
Mais je vais le dire quand même parce que je le pense.
Depuis que j’ai vu cette « ferme contre-attaque », je ne vois plus ce que les studios Aardman ont à apporter au cinéma.
Ce film, en fait, je l’ai déjà vu. Cent fois. Soit je l’ai déjà vu dans un autre Aardman, soit je l’ai déjà vu dans plein d’autres films. Je connais chaque mimique par cœur. Chaque ressort comique. Chaque astuce de narration. Ce film ne raconte rien. Il n’invente rien. Il part juste à la pêche et assemble comme il le peut toute une flopée d’idées qui sont plus là pour combler des vides plutôt que de développer un univers et un propos.
Ainsi se retrouve-t-on une fois de plus avec ces mêmes moutons bêtas, avec ce même duo wallaço-gromitien tristement décalqué, avec ce même méchant qu’on nous ressort à chaque fois et surtout avec ce même schéma « rencontre impromptue / cache-cache / final à base de cabrioles drôles et de décors foutraques. » Pas de surprise. Jamais. Juste le déroulement poussif d’un film qui ne sait pas quoi faire pour occuper son temps. Un coup c’est machin-bleu qui va faire des bêtises. Un autre coup c’est chien-chien ou les gros vilains qui viennent s’en mêler. Et une troisième fois c’est juste fermier-neuneu qui construit son petit parc. Et pour rendre le tout digeste, on essaye de tirer des sourires à bases de petites bêbêtes étonnées, de ruptures comiques éculées et de clins d’œil tellement forts qu’ils en déclencheraient presque des courants d’air.
C’est juste… Triste.
J’ai l’impression de voir « E.T. » mixé avec des courts-métrages Pixar, le tout saupoudré de fonds de tiroirs du studio.
Ralalah mais non quoi…
Et pourtant, malgré tout ça, je n’arrive pas à totalement le tailler ce film.
Bah ouais. C’est que les gars de chez Aardman ont malgré tout un savoir-faire, aussi bien plastique que narratif. Au milieu des multiples scènes éculées et passages musicaux nauséeux je n’ai pas pu m’empêcher de percevoir un souci de bien-faire : l’envie d’être touchant sans être tire-larmes, de bien ficeler tous les arcs narratifs pour qu’ils convergent vers une conclusion qui, en termes de rythme et de rendu, se révèle au final assez efficace. S'ajoute même à cela ce souci louable de faire un film universel, sans parole : un pari risqué et tout à l'honneur d'Aardman.
Mais bon voilà : si je peux encore entendre qu'il n'est jamais désagréable d'avoir affaire à un film d'animation qui sait faire preuve d’équilibre et de minimalisme, d'un autre côté j'ai aussi envie de rappeler qu'il n'est jamais difficile de faire preuve d'équilibrisme quand on se décide à ne jongler qu'avec une seule balle.
Bref pas vilain certes, mais pas folichon non plus.
Clairement oubliable. Anecdotique.
Après « Cro-Man » ça fait déjà le deuxième film de ce calibre que les studios Aardman nous pondent. C’est terrible à dire, mais je pense que ces gens-là – tous bons artisans qu’ils sont – sont aujourd’hui en panne sèche d’inspiration.
Tout ce qu’ils avaient à apporter, ils l’ont déjà apporté.
Ne leur restent plus que la redite et la lassitude.
Seulement il faut bien manger, alors on tourne, faute d’avoir quelque-chose de vraiment pertinent à tourner…
Terrible passe pour un studio pourtant si charmant…
Snif.
Créée
le 16 oct. 2019
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