Un grand pouvoir implique de ne pas trop se prendre au sérieux.

Shazam ! Comprenez : Surprise !

Exit le sérieux de Man Of Steel, la noirceur de Batman v Superman, le fun gentiment trash du raté Suicide Squad ou l'aventure historico-féministe de Wonder Woman, faites place à l'insouciante légèreté de l'enfance de :

Shazam !

Billy Batson est un enfant de 14 ans abandonné et balloté d'une famille d'accueil à une autre. Obsédé par l'envie de retrouver sa mère, il enchaîne les fugues et n'hésite pas à braver les représentants de la loi, avec une pointe de zèle. Il termine finalement sa route chez un couple hébergeant déjà 5 autres enfants d'âges et de caractères différents, dont Freddy, véritable fan des super-héros. Une aubaine pour lui puisque son nouveau frère, Billy, va se voir conférer les pouvoirs d'un vieux sorcier dans le but de lutter contre les 7 péchés capitaux, libérés par un ancien prétendant recalé et frustré : Thaddeus Sivana.

L'enfance a d'intéressant qu'elle ne se prend pas au sérieux malgré les blessures qu'elle peut faire naître chez les adultes que nous devenons. Les scénaristes l'ont bien compris et au delà de l'histoire du gentil contre le méchant, c'est surtout une fraternité reconstituée qui va s'agiter sous nos yeux avec l'émerveillement de l'instant et les difficultés du quotidien. Soigner ce qui peut l'être et grandir, peut-être un peu vite.
Qu'il soit sous les traits de Asher Angel ou du souriant Zachary "Chuck" Levy, l'impossible devenu concret pour Billy rend la première partie divertissante. Le film est à la hauteur de son héros et la découverte des pouvoirs possède le charme et l'euphorie d'un tel événement que beaucoup de gamins ont du rêver. Endosser le costume de leur héros de jeunesse ! Sur ce pan, David F. Sandberg réussit son coup car il a ramené l'adulte que je suis à ses jeux de gosse, ou je m'identifiais aux figures de proue charismatiques, inébranlables et invincibles des dessins-animés de mon enfance. Une découverte et une recherche des pouvoirs qui m'a rappelé les tests de Peter Parker dans le premier Spiderman de Sam Raimi.
Un bon point aussi pour Mark "Thaddeus" Strong, crédible dans son rôle de Némésis, d'autant plus impactant qu'il ne tergiverse pas. Un méchant avare de paroles laissant parler sa cruauté, rien de tel pour vous mettre dans le bain ! Accompagné de ses péchés capitaux graphiquement inspirés, on attend impatiemment de le voir se frotter à son alter-égo, conscient que le côté grisant des débuts va vite nécessiter quelques ajustements pour Billy.
Niveau action, les combats n'ont pas l'efficacité et la virtuosité de ceux que les précédentes moutures D.C. ont pu nous offrir et le spectaculaire se limite à de brefs moments de bravoures ou l'humour n'est jamais loin. Parce que Shazam! reste principalement une comédie, une comédie qui peut s'apprécier en famille et qui ne manquera pas de faire s'extasier les plus jeunes sur le fait de se voir affubler d'un corps d'adulte en un claquement de doigt. La nouvelle apparence trompeuse est d'ailleurs exploitée uniquement sous cette angle comique.

C'est donc en naviguant à vue que j'ai pu découvrir ce héros magique juvénile dans un film léger, rythmé et divertissant. Rien de renversant mais un bon moment passé au cours duquel adultes et enfants y ont trouvé leur compte face à une fratrie sympathique.