She Dies Tomorrow est un film plus fantastique que d'horreur. Ici "l'horreur" est métaphysique, impalpable. On y cite Camus (“L'homme est la seule créature qui refuse d'être ce qu'elle est.”) car il est question ici d'incertitudes face à la certitude (Je ne SAIS PAS pourquoi mais je SAIS que je vais mourir). Comment réagirions-nous si nous avions la certitude de mourir demain? Le film explorez l'idée avec une forme qui en perdra plus d'un en chemin. On pense beaucoup à "It Follows" et à John Carpenter (pour le principe de la contagion par le mal), le mal n'étant pas personnifié mais se résumant ici à une idée qui se répand juste en l'évoquant.
Pas un chef d'oeuvre car le film reste quand même hermétique à un bon nombre de spectateurs mais un bon film indépendant à la mise en scène hypnotique et racée. Bon point pour la BO (composée par Mondo Boys) aussi même si l'usage trop régulier du Requiem Lacrimosa devient redondant. Les acteurs sont tous juste (mention spéciale à la magnifique Kate Lyn Sheil et Jane Adams) et convaincant dans leurs interrogations face à cette idée de mourir le lendemain. Une petite réussite pour sa réalisatrice (Amy Seimetz, vu en Rachel Creed dans "Pet Semetary" cuvée 2019) qui je pense peut-être amené à faire de grandes choses.
Loin d'être un mauvais film mais pas non plus une réussite à 100% (problème de rythme, scénario qui laisse beaucoup trop le spectateur sur le bord de la route en lui disant de se débrouiller tout seul pour retrouver le chemin impliquant des passages d'une scène à l'autre sans aucune explication ou justification, comme la scène de la piscine), She Dies Tomorrow reste quand même un bel essai qui rend curieux sur la suite de carrière de sa réalisatrice.
Et si vous espérez voir de l'horreur putassière Pop-Corn à la Conjuring (que j'aime, ne vous méprenez pas) passez votre chemin. Ici l'horreur vient de votre position et de votre réflexion face à votre propre mortalité.