Tanya et les animaux de la jungle
Tanya Roberts qui chevauche un zèbre au ralenti ! C'est face à ce genre d'image divine qu'on sait qu'on va avoir droit à un grand spectacle de qualité !
Rejeton laborieux d'un long development hell, Sheena est un étrange croisement entre Tarzan et Mighty Peking Man, l'histoire d'une belle sauvage blanche capable de communiquer avec les animaux et ayant pris fait et cause pour sa tribu d'Afrique adoptive.
C'est aussi la preuve du déclin de son auteur, le metteur en scène John Guillermin. Auteur de quelques pellicules élégantes et/ou spectaculaires dans les années 60/70, le réalisateur Britannique s'enfonçait avec les années 80 dans la nanarditude la plus complète... Le pompon étant atteint quelques années après avec le consternant King Kong 2.
Et pourtant, l'homme avait encore un certain talent... mais face à des scénarios ouvertement débiles, on a nettement l'impression qu'il avait baissé les bras et se contentait de faire le bon technicien sans trop se poser de questions. C'est criant dans Sheena où la beauté des images ne fait que renforcer la vacuité de l'entreprise.
Fort d'un tournage de plusieurs mois au Kenya, Guillermin compose des plans tout à fait magnifiques, faisant honneur à la diversité et à la richesse des paysages locaux. Les moyens sont constamment à l'écran, la réalisation est ample... Visuellement et techniquement, Sheena est inattaquable.
Mais pour le reste... Les scènes ridicules s'enchainent comme des perles... Sheena qui mène sa troupe d'animaux de cirque comme une amazone, Sheena qui fait la golemon quand elle utilise des jumelles, Sheena qui se fait sauver par une armée de flamands roses enragés... Tout cela est mis en boite avec le plus grande des sérieux, comme si personne ne s'était rendu compte de la connerie de l'ensemble. Ce décalage est à la fois triste et délicieux.
Et puis il y a Tanya. Elle est jolie Tanya. Pas crédible ni talentueuse mais jolie. Et en peau de bète. Tout le temps. Et puis parfois elle est nue. Et on comprend qu'elle s'appelle Roberts.
Aussi jolie que ridicule, Tanya est vraiment la synthèse ultime, le symbole tout en 95 D, de cet étonnant spectacle.