Quand je suis allé voir Shéréazade, ce n’était pas tant pour l'histoire, que j'imaginais plutôt ennuyeuse, mais pour le magnétisme du rôle principal. Ce jeune homme, sorti de prison et errant dans les quartiers de Marseille après s'être évadé de son foyer, porte quelque-chose d’authentique qui crève l'écran. Cela ne fait aucun doute, ce n'est pas un acteur professionnel.
Mais le film ne fonctionne pas seulement par son choix de casting. L'histoire est prenante et touchante. Et surtout, la mise en scène est là ! Je penses en particulier à une scène ou le jeune homme se dispute avec sa mère. Cette scène nous la suivons en plan séquence, et alors que le beau-père interviens pour virer le jeune homme, il se retrouve avec sa mère à terminer leur conversation dehors, la porte restant ouverte. Ce qui nous permet de suivre la scène, c'est un miroir très bien placé, qui nous donne à voir les deux personnages en reflet. Je dirais même plus, les silhouettes de cette mère avec son fils. Une mise en scène soignée donc, pour notre plus grand plaisir, qui met en évidence une dimension poétique indéniable.