On a plutôt envie d'être indulgent avec un jeune réalisateur français (premier long pour Kim Chapiron, pilier du collectif Kourtrajmé), qui a le mérite de mettre un coup de pied dans la fourmilière du cinéma hexagonal parfois incolore et sans risque, voire consanguin (c'est le cas de le dire).
Cela dit, le film n'a pas très bien vieilli, j'en gardais le souvenir d'une séance inégale mais mémorable, et ce nouveau visionnage m'aura plutôt déçu : personnages clichés et creux, interprétation parfois très limite, scénario bordélique, dialogues bas de gamme...
Heureusement, "Sheitan" est sauvé par une certaine audace et par une mise en scène qui ne manque pas d'idées et multiplie les références ("Evil dead", "Straw dogs", "Chainsaw massacre"...).
De cet OFNI bouffant à tous les râteliers (film de banlieue, comédie djeunz, conte fantastique, horreur...), on pourra retenir deux-trois scènes marquantes - comme celle de la grotte chaude, quelques plans surprenants, ainsi que le (double) personnage outrancier de Vincent Cassel, joué sans finesse mais malgré tout assez inoubliable.