C’est le quatrième film où Basil Rathbone et Nigel Bruce incarnent respectivement Sherlock Holmes et le Docteur Watson, et le second à les transporter à l’époque contemporaine, celle de la réalisation du film bien sûr, donc en 1942. Rappelons que cette « trahison » avait été justifiée dans l’épisode précédent, Sherlock Holmes et la voix de la terreur, par un carton pré générique nous expliquant que Holmes et Watson sont des « héros intemporels ». Cela permet de nouveau de faire des économies en évitant les reconstitutions historiques de l’époque victorienne, ainsi que de faire participer nos héros à l’effort de guerre et à la lutte contre les nazis. C’est désormais, et ce sera le cas pour les dix épisodes suivants, c’est-à-dire jusqu’à la fin de la série, Roy William Neill qui réalise le film. Sherlock Holmes est ici à la limite d’être un personnage odieux au niveau de l’impolitesse, de la vanité et de la prétention et le Docteur Watson est de nouveau trop souvent réduit au rôle de bouffon. Il commet ici des erreurs et des bourdes qui, paradoxalement, me semblent introduire une incohérence, puisque qu’on peut se demander pourquoi Holmes, si perspicace, ne les prévoit pas et, surtout, a choisi et garde un collaborateur très souvent inefficace. Par ailleurs, la fin du film, exaltant l’Angleterre est assez ridicule. Cela dit, l’interprétation est toujours de qualité - on appréciera particulièrement la prestation de Lionel Atwill dans le rôle du professeur Moriarty, la photo noir et blanc est très belle et le film se voit avec beaucoup de plaisir.