Même réalisateur, même duo d'acteurs : ces nouvelles aventures de Sherlock Holmes avaient a priori de quoi séduire. Pourtant, il y a un petit quelque chose qui coince. Oh ce n'est pas bien grave, d'autant que Guy Ritchie a eu la main un peu moins lourde en ce qui concerne les ralentis et accélérés (je dis bien un peu), mais cela nous empêche d'être totalement satisfait. Cela est sans doute dû au scénario, souvent alambiqué et que nous renonçons à comprendre entièrement, mais surtout à la relation Holmes - Watson, moins piquante que dans le premier volet. Certes quelques répliques sont sympas et le duo Robert Downey Jr. - Jude Law fonctionne toujours, mais l'effet de surprise est un peu passé, comme si nous étions parfois dans une redite plutôt moins bien. Reste que si le film est parfois bordélique et manque de fluidité, il reste à un niveau correct. On a beau trouver discutable ce qu'à pu faire Ritchie des romans d'Arthur Conan Doyle, reconnaissons que ça a la pêche, offre des scènes d'action dignes de ce nom, et surtout des personnages secondaires à la hauteur. La sublime Kelly Reilly est de retour, tandis que la pétillante Rachel McAdams fait une apparition remarquée, mais ce sont bien les nouveaux venus qui font la meilleure impression : Noomi Rapace est une tzigane savoureuse, Stephen Fry compose un Mycroft Holmes homosexuel réjouissant, tandis que Jared Harris est un Professeur Moriarty de haute volée. Comme quoi, il n'y a pas à dire : quand les méchants sont réussis, c'est tout de suite beaucoup plus facile. Déjà que Mark Strong en Lord Blackwood était excellent dans l'épisode précédent, l'ennemi officiel de Holmes l'est encore plus ici, et son opposition tout en classe avec ce dernier est d'ailleurs un moment passionnant. Inégal donc, sans doute en-dessous de ce qu'on pouvait espérer, « Sherlock Holmes : Jeux d'ombres » reste donc un divertissement de bonne facture, même s'il vaut en définitive surtout pour ses seconds rôles et son humour.