Encore un qui échappe in extremis au vote sanction, et à l'infamant 5 suivi de sa traîne funeste "Il n'aime pas".
La sympathie pour le premier opus dont beaucoup d'éléments sont encore présents ici, le duo toujours bienvenu de Robert et Jude sauve ce nouveau Sherlock sur le fil, il n'empêche que l'impression persistante est au mieux mitigée, voire objectivement assez mauvaise.
Je rejoins très largement mon camarade @Estar ou encore @Jackal pour ne citer qu'eux, en cela que Ritchie nous offre une surenchère indigeste de choses qui étaient pourtant agréables à la base.
En tête de liste, les ralentis bien sûr.
Bon sang, on se croirait dans Sucker Punch, et ceux qui me suivent un minimum savent qu'en matière de comparaison on est dans le fond du fond là.
Sur-utilisé lors les scènes de combat, là où ça ne m'avait pas particulièrement choqué dans le premier volet, les dites scènes ont de plus la fâcheuse tendance de se multiplier, rendant le procédé franchement relou.
C'est excessivement fréquent, donc répétitif, donc lassant à la longue.
L'apothéose est, je paraphrase bien sûr, cette immonde scène forestière avec, outre des ralentis outranciers, ces plans nauséeux où la caméra prend le visage des acteurs comme point fixe, pour tanguer au gré de leur course folle.
Des effets de manche superflus et maladroits comme ceux-là abondent.
Cette scène me permet d'ailleurs de rebondir sur un autre point qui m'a gêné : l'omniprésence des armes.
Prenant appui sur le plan machiavélique de Moriarti, Ritchie dispose d'un arsenal militaire dont il abuse joyeusement, laissant libre cours à son côté Michael Bay / Hyde via moultes explosions et autres fusillades (au ralenti, comme il se doit).
*** SPOIL ***
Si je me félicitais de la présence de Robert & Jude au casting, on regrette en revanche amèrement la disparition prématurée, brutale et pathétique d'Irène Adler, personnage intéressant à l'interprète charmante.
Son remplacement par la gitane insipide ne rend l'ensemble que plus incompréhensible.
*** FIN SPOIL ***
Moriarti est indéniablement admirable en terme d'intelligence machiavélique.
Je trouve en revanche qu'il manque singulièrement de charisme. Mais d'autres ont dit l'inverse, donc c'est clairement un délit de sale gueule je pense.
Au registre des bonnes nouvelles, le déplacement de l'action dans différentes villes est plutôt bienvenu, et l'ensemble de l'esthétique "Europe industrieuse" est plutôt bien rendu, avec l'entremêlement "Cocorico ça se passe en France" et le côté steampunk assumé.
Nouveau bémol en revanche, la musique de Zimmer, qui m'avait très largement séduit dans le premier film, devient ici très chargée et , participant au sentiment général de "too much" englobant l'œuvre.
Et j'ai pour ma part trouvé les tentatives d'humour pauvres et mal amenées. C'est pataud, poussif. Un petit peu flemmard quoi, comme beaucoup d'autres éléments. Ritchie ne s'est pas foulé, en somme, voilà le ressenti que j'ai.
Bref, un sentiment très partagé au sortir de Sherlock Holmes : jeu d'ombres.
Celui que, malgré toute mon envie de voir développée la rivalité Holmes/Moriarti, le traitement offert aurait rendu cette suite relativement dispensable.
Et que, bien sûr, tout cela me fait me questionner sur l'éventuelle opportunité de voir la suite de la suite...