Après la version correcte de Gareth Edwards, voici venu la réponse Japonaise.
Histoire d'évacuer ce point précis, l'unique scorie gênante:
Satomi Ishihara n'est pas très crédible en envoyé US au Japon au vu de son accent natif bien trop appuyé pour lui permettre de travailler pour l'administration.
De plus, son personnage d'américaine d'origine japonaise briguant la présidence est totalement farfelue!
A part ce grief, シン・ゴジラ (titre original) est:
une charge contre la main-mise U.S sur le Japon (les Ricains ayant décidés de lancer un missile thermonucléaire sur Tokyo, pour éradiquer la menace que représente Gojira pour le monde, enfin surtout pour les USA...),
un douloureux constat sur la contamination nucléaire (outre le fantôme de Nagasaki et Hiroshima, illustrés par 2 clichés de l'époque) rappelant le triste épisode de Fukushima
et enfin, le parallèle social entre les destructions de la créature et celle dont font preuve les humains entre eux.
Les politiques et les scientifiques -après que les militaires aient été impuissants à le stopper- décident d'injecter un refroidissant thermique (le métabolisme de Gojira fonctionnant comme un réacteur nucléaire) après avoir fait échoir la créature sur le sol.
Gojira ne sera pas vaincu, mais mis "en veille"...
...jusqu'à ce qu'il se réveille à nouveau.
Le film a été pensé comme une sorte de journal de bord d'une crise -d'abord nationale, puis internationale- où les hauts dirigeants du Japon doivent jongler avec cet évènement sans précédent.
Immédiatement après l'apparition du Gojira Phase I (soit une créature rampante), un débat se pose déjà:
comment faire pour éviter que celle-ci ne ravage tout sur son passage?
doit-on la détruire pour sauvegarder la vie des civils?
ne doit-on pas tenter de savoir ce qu'est cette créature?
Mais celle-ci cause beaucoup de dégâts en s'immisçant dans la ville.
Le Premier Ministre et son cabinet doivent prendre une décision rapide.
Mais ne sachant pas à quoi ils ont affaire, ils sont indécis.
Une conférence de presse dira aux administrés que la créature ne pourrait pas se tenir droite, car ses membres inférieurs ne saurait être de taille face au gigantisme de Gojira et il s'effondrerait sous son propre poids.
A peine cette annonce faite, notre créature se redresse sur ses deux jambes...(Phase II)
Plus tard, un dilemme se présentera aux exécutifs Japonais: est-il sensé de faire feu sur la créature, en sachant que cela pourrait créer des dommages collatéraux (soit de lourdes pertes civiles).
Puis -après avoir de nouveau plongé dans le Pacifique- il ressurgira des eaux tel un Leviathan moderne sous une nouvelle apparence (quasi celle de l'original).
C'est la Phase III.
Du côté des considérations biologiques propres à Gojira, il nous sera expliqué que celui fonctionne comme un réacteur nucléaire: son organisme crée une fission nucléaire lui donnant des moyens de défenses impressionnants (et magnifique, de surcroit).
Et tout comme un réacteur de centrale, Gojira doit refroidir son métabolisme d'une part et se recharger d'autre part.
Car une fois qu'il a libéré sa formidable énergie destructrice, il lui faut un temps de repos immédiatement après.
L'autre moyen de se recharger est d'aller se nourrir de déchets radioactifs, enfouis dans les fonds marins.
Mais Gojira n'est pas qu'une créature issu du nucléaire, c'est aussi un organisme sans nul équivalence sur terre.
En effet, il est capable d'auto-évolution (c'est à dire qu'il mute physiquement) mais aussi de parthénogenèse (auto-reproduction asexuée) pouvant lui permettre de coloniser n'importe quel endroit au monde.
C'est la Phase IV.
On le voit, ce Shin Gojira a sous ses atours bavards, beaucoup d'explications scientifico-politico-biologique à nous livrer.
Tout y est minutieusement détaillé, donnant ainsi à ce récit une profondeur inattendue pour ce genre de produit.
Mais le clou de tout cela, c'est bien évidemment les quelques scènes éminemment iconique, représentant Gojira
son rugissement iconique,
sa réponse aux missiles lorsqu'il émet une lueur pourpre -dans la gamme violette- de par son épine dorsale et commence à cracher un jet de flamme puis le rayon destructeur, le tout avec un air d'opéra. Déjà mythique !
la vision apocalyptique présentant le skyline en flamme d'un quartier de Tokyo,
sa silhouette qui se découpe sur fond de flamme orangée
ou encore lorsque celui-ci "trône" au milieu de la cité privée d'électricité, où seule la lueur "magmatique" de son épiderme rougeoie dans les Ténèbres régnant sur la ville).
Rien que pour ces plans (cultes?), ce Shin Godzilla est à voir!
Vivement la suite!