C'était chiant à regarder.
L'intrigue est très peu palpitante. Le côté scientifique pour tout expliquer et même le côté réaliste post 3/11 lassent après 30 minutes de film, agacent après 50 minutes jusqu'à la fin. Cette distanciation n'est pas sans rappeler "Contagion" de Soderbergh, sauf que ce dernier a su écrire des personnages alors qu'ici il n'y en a aucun de construit pour sauver le film. Les conflits sont finalement assez rares, on suit juste une procédure, avec un certain questionnement. Quant à la résolution elle arrive sans provoquer le moindre émois. Au final je me retrouve avec une histoire plate, sans personnages, sans situations réellement intéressantes, sans enjeux dramatiques (au-delà des échos sur les catastrophes naturelles ayant surgi ces dernières années).
La mise en scène m'a laissé mitigé. Le cut est ultra rapide (apparemment "The social Network" était une référence) : ça fonctionne au début, mais passé les 20 minutes cet effet zapping endort, empêche de se concentrer sur quoi que ce soit. Les points de vue sont intéressants mais parfois un mouvement de caméra trahit une pauvre qualité et donne une impression d'amateurisme. Cet aspect est renforcé par la présence d'effets CGI assez cheap qui décrédibilisent tout l'aspect réaliste construit narrativement. La créature est assez bizarre ; je ne connais pas la saga, apparemment la prod a tenté de reprendre le look du premier Godzilla, ce qui expliquerait l'impression d'un homme costume (animé en CGI) ; le look est bizarre, un peu kitsch, mais un peu dérangeant aussi (ces yeux fixes qui ne se ferment jamais). L'ambiance est également intéressante, mais comme le montage est très dynamique, on regrette que les auteurs ne prennent pas le temps d'aller plus loin (d'ailleurs l'une des images les plus fortes consiste à voir la queue du monstre à la fin).
Bref, ce reboot est assez décevant. Moi qui m'attendais à avoir du bon spectacle après la bouse de 2014... dommage !